Poids de le gloire, poids de la Croix

Dieu nous mène à la gloire. Il nous a créés pour sa vie, il ne se résigne pas à notre perte. Quand l’homme s’éloigne, Dieu va à sa recherche. Il l’appelle, il l’attire, il descend, il se fait chair pour que l’homme ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. Dieu se fait homme pour que l’homme vive.

Il y a donc dans le Verbe incarné comme un poids qui le porte, qui nous porte avec lui, à la gloire. Mais ce poids de gloire le porte aussi vers la Croix. Le chemin que Dieu choisit pour nous sauver est celui de l’abaissement, du dépouillement, de l’obéissance jusqu’à la mort sur une Croix.

Jésus n’est pas né dans un palais impérial ; ce n’est pas le pouvoir humain qui dit sa royauté, mais une crèche. Jésus n’a pas mené les armées à la conquête du monde ; ce n’est pas la puissance des armes qui soumet les cœurs, mais son humble prédication. Jésus n’a pas balayé de revers de main ceux qui le haïssaient et cherchaient sa mort, mais il a pris sur lui notre mort, notre haine, ce poids qui nous entraîne vers le néant et il l’a transformé en offrande d’amour.

La Croix se dresse donc comme un pivot, comme un tournant absolu de notre histoire : l’abaissement de Dieu nous élève, ses blessures nous guérissent, son anéantissement est notre gloire. Le poids de son amour transforme notre élan vers la mort en élévation vers sa gloire. Tout homme qui lève ses yeux vers Jésus crucifié voit son salut.

Qui que nous soyons, regardons la Croix. Nous péchons – recourrons à la Croix. Nous cherchons la bénédiction – puisons-là en cette source. Nous voulons intercéder – voilà la clef qui nous ouvre le ciel. Nous cherchions refuge – la Croix est notre unique espérance. Et même dans notre mort, quand aucune parole ne pourra plus sortir de notre bouche, levons nos yeux vers la Croix, elle est notre gloire, notre rempart, notre joie. La Croix de Jésus est l’amour même de Dieu qui nous emporte dans la vie, malgré tout le poids de notre péché.