A nous de choisir : la vie ou la mort !

par | 19 février 2021

Frère David Perrin

La vie ou la mort ? À nous de choisir. À droite, la vie avec Dieu. À gauche, la vie sans Dieu. Il n’y a pas de troisième voie et l’on ne peut pas emprunter, en même temps, l’une et l’autre route, car elles vont en sens inverse. Ou bien l’on marche avec Dieu, dans son sens. Ou bien l’on marche contre Dieu, en contre-sens. C’est aussi simple que cela. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est de savoir quand et comment s’effectue le choix, quand et comment l’on se retrouve sur l’un ou l’autre chemin.

Les convertis peuvent repérer assez clairement dans leur vie ces intersections, ces carrefours, où ils ont été sommés de choisir. Ils ont compris que le prochain pas qu’ils allaient faire les mettrait soit à droite, soit à gauche du Christ, soit dans l’Église, soit hors de l’Église. Mais pour la plupart d’entre nous, le moment du choix n’est pas très clair. Car nous avons été très tôt, dès l’enfance, placés sur le chemin de Dieu. Au baptême, avons-nous eu le choix ? Sur le moment, non. Mais par la suite, oui. Car nous avons décidé de rester chrétien, de demeurer sur le chemin. Et ce choix se répète chaque jour.

Chaque jour, en effet, se pose la question de demeurer chrétien et d’agir en chrétien. Comprenez-moi bien ! Je ne dis pas que nous repartons, chaque matin, de zéro avec Dieu ! Ce que nous avons fait la veille compte, nous oriente, nous porte mais le bien que nous avons fait hier ne nous assure pas à 100% de ne pas faire le mal aujourd’hui. Chaque jour, chaque heure, nous avons à poser de nouveaux actes de foi, d’espérance et de charité.

Gare au chrétien qui se dit qu’il a déjà beaucoup donné ! Et qu’il peut se reposer, se dispenser, à présent, de faire le bien. L’un des péchés les plus terribles, les plus difficiles à débusquer, pour des chrétiens de longue date (laïcs ou prêtres), c’est le péché par omission ! Il consiste à ne pas faire le bien qui est à notre portée, que nous savons devoir faire et que volontairement nous ne faisons pas, sous prétexte que l’on est occupé, qu’il n’y a pas marqué sur notre front « bonne poire », que l’on est fatigué, que sais-je… ? Oui, chaque jour, chaque heure me conduit à décider du sens de ma vie, à choisir la vie ou la mort, le bien ou le péché.

Je suis prêtre. On m’appelle pour donner le sacrement du pardon ! Vais-je répondre, me laisser déranger, comme dans la parabole, et quitter mon travail pour donner la miséricorde de Dieu ? Je pourrais le faire et je sens que Dieu m’y pousse. Mais cela m’ennuie. Laisserais-je à d’autres frères, qui font des choses moins importantes que les moi (bien sûr !), répondre à ma place ? Je suis père ou mère de famille. Mon deuxième, en ce moment, est difficile, coléreux, ingrat. Il ne m’aide jamais, me répond mal. Que vais-je faire ? M’emporter ? Céder à la colère ? Me laisser entraîner dans un chemin de mort ? Ou le prendre en pitié, prier pour lui et choisir le bon moment, à tête reposée, pour lui parler. J’ai un commerce et je travaille dur. J’ai la possibilité de gagner un peu plus, aujourd’hui, en faisant payer au client un prix plus fort que le prix affiché. Il n’y verra que du feu ! Et moi je pourrais me payer un jour de plus de vacances ! Qu’est-ce que je fais ? Je marche ou je marche pas ? Sur quel chemin je pose le pied ?

Chaque jour, chaque heure, je suis placé devant l’intersection dont parle Moïse à son peuple. Quel chemin vais-je prendre ? Vers qui vais-je me diriger ?

Frère David Perrin

Frère David Perrin