Sainte Marie, Mère de Dieu

par | 2 janvier 2020

Frère Gilbert Narcisse

Après Noël, plus rien ne nous surprend. 

Pourtant, comment peut-on oser appeler quelqu’un « Mère de Dieu » ? On est habitué. On récite le chapelet « sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvre pécheur ». Sainte Marie, Mère de Dieu. Sainte, d’accord ; mère de Jésus, bien sûr ; Immaculée conception, pourquoi pas ? Mais Mère de Dieu ? Dieu n’a pas besoin d’une mère. Dieu ne peut pas avoir une mère. Dieu ne peut pas transformer une simple créature en une mère divine qui accoucherait d’un dieu, comme dans les mythes ou les croyances primitives.

Il faut donc nous étonner aujourd’hui de ce titre : « Mère de Dieu ». Il a été donné à Marie très tôt. Il a heurté les esprits ; il a été refusé ; il est encore mal compris. Ce titre « Mère de Dieu » est un dogme enseigné par l’Eglise, célébré dans la liturgie, dans chaque eucharistie, prié par les chrétiens. C’est sans doute la prière la plus dite, même dans le chapelet où l’on dit une fois notre Père pour dix fois « Mère de Dieu ».

Pourtant, Marie demeure dans la simplicité de son humanité ; dans la simplicité d’une épouse aux côtés de Joseph; dans la simplicité des bergers qui la visitent ; dans la simplicité de l’enfant couché dans la mangeoire. Quel contraste avec ce titre sublime de Mère de Dieu !

Les deux sont vrais : la simplicité de Noël et le sublime de la gloire de Dieu, comme le chantent les bergers. Les deux, l’humilité et la gloire, définissent notre vie chrétienne.

Car voici la question décisive : ce nouveau-né, est-il, oui ou non, vraiment Dieu ? Si l’on répond négativement, Marie n’est qu’une mère comme les autres. Mais, c’est toute la foi chrétienne qui s’écroule. Si l’on dit, si l’on confesse, si l’on adore ce nouveau-né comme étant Dieu, le Verbe fait chair, alors Marie, qui est sa mère, est vraiment Mère de Dieu. Elle est mère de celui qui est vrai Dieu et vrai homme. 

En confessant Marie Mère de Dieu, nous confessons donc la divinité de Jésus. En confessant Marie Mère de Dieu, nous confessons que Jésus est vraiment sauveur, dans la puissance de sa divinité et dans la faiblesse de son humanité. En confessant Marie Mère de Dieu, nous confessons la sainteté de l’Eglise, Corps du Christ. Nous confessons donc la vérité des martyrs, la charité des saints, la foi des chrétiens, l’espérance du Ciel où Marie continue de veiller sur nous, comme une mère qui ne dort jamais pour ses enfants. 

Par Marie Mère de Dieu, tout devient réel, vrai, évident.

Les petits bergers l’ont compris : ils voient un enfant, Marie, Joseph et ils chantent la gloire de Dieu.

Marie, elle, retient tous ces événements et les médite dans son cœur.

Voilà la seule manière de bien commencer l’année.

Frère Gilbert Narcisse

Frère Gilbert Narcisse