Le couvent de la rue des Ayres

L’origine du couvent de la rue des Ayres remonte à l’implantation de jésuites à Bordeaux  en 1572, à travers la création d’un collège réclamé par le parlement et les jurats de la ville. Ce collège était situé à l’emplacement du lycée Montaigne, dans l’ancien prieuré Saint-James.

Ce prieuré situé le long de la rue du Mirail et des Fossés (futur cours Victor Hugo) à proximité de l’hôtel de ville et du collège de Guienne servait de lieu d’accueil pour les enfants abandonnés et les pèlerins de Saint-Jacques. Il était  doté d’une vaste chapelle, la Madeleine. Par décret royal, le nouveau collège, financé par plusieurs parlementaires, dont François de Baulon et Ogier de Gourgues, maître des requêtes de l’hôtel de ville, bénéficiait du même statut que l’université et le collège de Guienne, plaçant les étudiants étrangers sous la seule autorité des juges royaux.

En 1607, à la suite du legs de l’ancien écolier Étienne de Minvielle, un noviciat est créé à Bordeaux, le troisième en France après Avignon et Toulouse. D’abord installé rue du Hâ, il fut transféré près de l’église Sainte-Croix et entre 1671 et 1762 on y dénombre 1446 entrées de novices. Ne subsistent aujourd’hui du noviciat que la magnifique porte de la place Sainte-Croix, une façade rue du Noviciat et le maître autel de la chapelle transféré au collège de Tivoli.

Une  quatrième maison professe de France, après Paris, Grenoble et Toulouse, est fondée le 11 novembre 1624, près de l’église Saint-Paul, le nouveau père provincial Jacques de Moussy. La chapelle de la maison professe fut consacrée à saint François Xavier.

Le legs de 40 000 livres fait par testament en mars 1650 par Olive de Lestonnac, seconde épouse de Marc-Antoine de Gourgues, premier président au parlement de Bordeaux, rend possible la construction d’une église et permet l’acquisition, en 1662, de la Mairerie, ancienne résidence du maire située entre la rue des Ayres et la rue de Gourgues. Elle fut construite, avec pour architecte le Frère Mathurin Biziou de 1661 à 1673 secondé par les Frères François-André et Robert Charpentier.

L’église est bénie le 22 mai 1676 par l’archevêque Henri de Béthune ; elle est un remarquable exemple de l’architecture de la contre-réforme dite post-tridentine.

Extraits du texte de Présentation de l’église de  François GONDRAN