5° conférence de Carême 2013, mercredi 20 mars,

S’il y a un thème qui a fait couler beaucoup d’encre, et charrier bien des ambiguïtés, relevant parfois de l’énormité du propos, c’est bien celui-là. Il décline toute une théologie de la Croix qui s’avère soit lumineuse soit indécente et insupportable. Il vaudra mieux sur le sujet laisser dire les Ecritures.

Je me mettrai cependant pour commencer sous l’ombrage bienveillant de la grande Simone Weil. Elle écrit, à juste raison à mon avis : « L’extrême grandeur du christianisme vient de ce qu’il ne cherche pas un remède surnaturel contre la souffrance mais un usage surnaturel de la souffrance », La Pesanteur et la Grâce. Et ceci, admirable de vérité scellée dans son réalisme foncier : « Chaque fois que nous subissons une douleur, nous pouvons dire avec vérité que c’est l’univers, l’ordre du monde… qui nous entrent dans le corps », Attente de Dieu.

A peine ces paroles dites, empressons-nous de distinguer entre les souffrances causées par le péché des hommes et celles qui ne sont dues qu’à la finitude innocente de Tout. Ceci est important. Sous prétexte d’innocenter Dieu que n’a-t-on pas imputé à l’homme, responsable de tous les maux sur la terre. S’il est indéniable que le péché de l’homme dans son engrenage historique a blessé notre nature, en constituant un passif, il est pervers de sous-estimer la contingence de la Création, si évidente que certains beaux esprits essaient de l’enjamber dans leurs raisonnements pour sacrifier à l’idole de l’épure, cette peste d’une certaine métaphysique, qui a tendance à refaire le monde parce qu’elle en est embarrassée.

Bien que ces réflexions ne soient pas issues des Ecritures, qui ne s’engagent jamais jusqu’à ces bords extrêmes, je voudrais rappeler la pensée, que je fais mienne à quelque chose près, de Simone Weil sur la notion de Création. Elles serviront de préambule nécessaire. Pour la philosophe demeurée sur le seuil du christianisme « le sacrifice de Dieu est la Création » (La Connaissance surnaturelle). Dans l’Attente de Dieu elle écrit : « La Création est un acte non pas d’expansion de soi, mais de retrait, de renoncement… Il a vidé de soi une partie de l’être ». Elle veut dire que si la création ex nihilo relève de la toute-puissance divine, puisque du néant Dieu fait surgir de l’être, elle n’en signe pas moins sa faiblesse, au sens où Dieu renonce à être la totalité, pour devenir la Plénitude que les hommes accepteront ou pas. Sous la puissance du Dieu chrétien se cache la vulnérabilité de l’amour, et sous celle-ci, la grandeur incommensurable de la sainteté divine.

Juive d’origine, Simone Weil était sans doute marquée par la vision mystique du tsimtsoum, propre à la Kabbale, qui dit que lors de la Création du monde Dieu a contracté sa Gloire pour ne pas occuper tout le champ de l’être. Il s’est retiré, et dans le vide formé par ce retrait il a laissé une empreinte de sa Gloire sur toute la Création. Non divin, soumis à son mécanisme, le monde phénoménal, celui de nos yeux et de nos appareils scientifiques, est donc une pure extériorité d’énergie et d’inertie qui témoigne que la Création est d’abord un acte de séparation. C’est à l’intérieur de ces considérations qu’il faudra admettre la possibilité du malheur. A la fois le monde signe l’absence de Dieu, qui s’est retiré pour créer quelque chose qui n’est pas lui, et à la fois cette absence est son mode de présence. L’empreinte dans les herbes laissée par le corps du lièvre enfui dit quelque chose du lièvre aussi. Elle n’est de personne d’autre que de lui.

Il s’ensuit selon elle une Imitatio de la voix divine qui constitue le fond de toute aventure spirituelle. De même que Dieu, infini et éternel, s’est retiré pour qu’advienne le fini et l’éphémère , de même le disciple du Christ doit « se vider de sa fausse divinité… renoncer à être en imagination le centre du monde ». Je suis du néant venu à l’être par la grâce de Dieu, je dois apprendre à me retirer de mon moi, inlassable et borné, comme Dieu s’est retiré du créé dans un acte vertigineux d’humilité pour lui laisser toute sa place, et qu’à mon tour je lui laisse au fond de moi la place qui est la sienne, c’est-à-dire celle du centre de toutes choses. Simone Weil va jusqu’à dire que « je dois reproduire en sens inverse l’abdication de Dieu ». Saint Paul le dit d’une autre manière quand il invite à faire mourir le vieil homme, cet ego qui n’en finit pas d’être borné, autocentré à mort : « Notre vieil homme a été crucifié avec le Christ pour que fût détruit ce corps de péché», Rm 6, 6, écrit-il, invitant au renversement de la conversion pour que l’organisme de mort qui est en nous soit détruit par la vitalité de la vie surnaturelle du Christ.

Ce renversement est l’œuvre de la grâce et de notre collaboration. Simone Weil dit de la grâce qu’elle « est la loi du mouvement descendant », La Pesanteur et la Grâce, c’est-à-dire cette puissance lumineuse de l’amour capable de descendre vers nous pour nous élever. Dieu ne cesse de descendre pour nous sauver depuis le plus perdu. S’il ne descendait pas, comme l’avait pressenti déjà Isaïe dans son cri : « Ah si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! », nous ne pourrions monter. Là encore saint Paul n’est pas loin, qui a puissamment médité la Kénose du Fils en Ph 2, 6-11, parlant de l’anéantissement de celui qui est « de condition divine », et qui nous a rejoint jusqu’à la ressemblance, excepté le péché qui défigure. Alors que le Logos était dans la lumière incorruptible du Père, il est descendu jusqu’à nous pour nous incorporer à lui et nous transfuser la vie immaculée qui est dans le sein de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. Si sa mort dans la chair n’a pu arrêter son Œuvre, mais au contraire l’a démultipliée, c’est parce que la Mort s’est retrouvée le lieu même de l’expression de l’Amour, appelé Agape, au sens où, comme le dit Jésus, « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». La fatalité de la mort a trouvé son maître.

Dans cette perspective, et seulement dans cette perspective christique de prise en charge par Dieu, appelée Rédemption, de toute la Création, la souffrance et le malheur, liés à la fois à la dégradation intérieure de l’homme et à la finitude du créé, cessent de n’être qu’une fatalité dégradante. Là où régnait la nécessité froide de la Création en tant que mécanisme, resplendit désormais l’exemplum du Christ qui attire tout à lui pour opérer la récapitulation et la transfiguration de toutes les choses (to panta), Eph 1, 10 : « Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté… ramener toutes les choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les êtres terrestres ».

C’est ici qu’une méditation de la Croix est nécessaire. Qu’on se souvienne des paroles d’éloquence admirable mais d’une ambigüité folle de Bossuet : « C’est un prodige inouï qu’un Dieu persécute un Dieu, qu’un Dieu abandonne un Dieu ; qu’un Dieu délaissé se plaigne, et qu’un Dieu délaissant soit inexorable : c’est ce qui se voit sur la croix ; La sainte âme de mon Sauveur est remplie de la sainte horreur d’un Dieu tonnant ; et comme elle se veut rejeter entre les bras de ce Dieu pour y chercher son soutien, elle voit qu’il tourne la face, qu’il la délaisse, qu’il l’abandonne, qu’il la livre tout entière en proie à la fureur de la justice irritée…O Jésus, poussé à bout par les hommes avec la dernière violence, vous vous jetez entre les bras de votre père ; et vous vous sentez repoussé, et vous voyez que c’est lui-même qui vous persécute, lui-même qui vous délaisse, lui-même qui vous accable par le poids intolérable de ses vengeances !… ». Et le grand orateur de conclure que « nous avons délaissé le Dieu vivant, il est juste qu’il nous délaisse par un sentiment de dédain, par un sentiment de colère, par un sentiment de justice »…

Cette vision du Père défoulant sur son Fils sa colère sainte, qui au sert au fond de paratonnerre à l’humanité, reste vivace dans bien des esprits. Ne recoupe-t-elle pas encore la fameuse vielle expression ambiguë « pour satisfaire à ta justice » ?… Elle est fausse, et non scripturaire. Elle pense encore bien mal la justice divine et surtout néglige trop que le premier mouvement de Dieu est la Miséricorde, ainsi que nous le rappelle Jésus en résumant l’essence de l’économie sacrificielle: « C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices ». Sinon, en quoi la croix serait-elle la consolation du chrétien si elle est le lieu où tombe l’éclair de la justice divine, qui pourrait bien alors nous électrocuter une bonne fois pour toutes ?…

Quand l’épître aux Hébreux écrit que le Christ « anéantit le péché par son sacrifice », 9, 26, et que Jean atteste que « c’est lui qui est victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier », 1 Jn 2, 2, les deux veulent dire que le sacrifice de Jésus porta à un tel zénith d’amour la miséricorde de Dieu que désormais, en mémoire de cet amour qui est allé jusqu’à sa perte, le Père ne cesse de répandre sur les hommes la vie surnaturelle dont le Fils dans la chair a manifesté l’existence et la pureté. Ce sont les hommes qui ont provoqué le drame par leur péché de malice en crucifiant un innocent, et c’est le Christ qui a changé l’impasse d’une mort ignoble en don de sa Personne. Le Père n’a donc pas tonné, ni rejeté son Fils, ni persécuté, quelle idée !, il l’a laissé à son témoignage, et plus, il a laissé la personne divine du Fils témoigner depuis son humanité mise en danger, tellement il avait confiance en lui et tellement il a fait confiance à la volonté humaine de Jésus, qui, dans la sueur et le sang, l’a remise tout entière, au Père, quel qu’en soit le prix à payer, pourvu que l’amour soit manifesté. C’est cela Gethsémani. Bossuet aurait dû méditer plus profondément sa propre admirable intuition : « Quand Dieu s’efface, c’est qu’il va écrire quelque chose ».

L’effacement du Père au moment tragique de la croix reprend ce retrait de Dieu au moment de la création. Ce n’est pas le retrait d’un lâche, mais d’un Dieu qui s’apprête à répandre la vie, d’un côté en faisant advenir ce qui n’est pas lui, le monde phénoménal, et de l’autre en laissant le Fils manifester dans la chair l’amour immaculé éternel qui est dans sa personne divine. Son humanité sainte est devenue le sacrement de sa divinité.

En quoi donc la Croix est-elle consolatrice ? Elle ne nous consolera jamais du mal dont les hommes sont capables, au contraire elle nous rend plus sensibles encore au mal qui défigure l’image divine dans les hommes. La croix maintient cette souffrance de lucidité, mais la transporte dans le domaine de l’amour. Si la croix, comme par enchantement, nous consolait du mal dont les hommes sont capables, elle n’aurait réussi qu’à nous voiler la face, et à amoindrir notre désir de justice sur cette terre, alors qu’il n’y a point d’amour véritable sans elle.

Le mystère de la croix nous oblige à un déplacement de la question : ce n’est plus la souffrance et le malheur qui accaparent mon esprit, c’est le Seigneur qui est désormais le centre de mon âme et l’objet de ma contemplation. Il ne m’est pas demandé d’aimer mes souffrances, c’est-à-dire le bois de la croix, qui peut-être un cancer, un viol subi dans mon adolescence, que sais-je ? mais d’aimer le Crucifié pour l’amour qu’il a manifesté, et qu’il ne cesse de manifester. J’aime seulement dans la souffrance l’occasion qu’elle m’offre d’aimer Jésus. Ce n’est pas elle d’ailleurs qui « offre l’occasion », comme si elle pouvait tendre quelque cadeau que ce soit. C’est moi qui m’en saisit pour en changer le cours grâce au Christ.

Relisons l’apôtre Pierre, 1P 2, 21-24. Il dit cette chose incroyable : « C’est par tes souffrances que nous sommes guéris ». Il aurait pu dire « c’est par ton amour », c’eût été très juste, mais Pierre veut insister sur le fait que c’est un amour qui a pâti, et n’est pas resté indemne, impassible. Pourquoi et comment sommes-nous guéris par les souffrances du Christ ? Serait-ce encore du dolorisme, du masochisme ? Le chrétien est-il donc condamné à aimer ses souffrances ? Serait-ce tout simplement humain ? Croyez-moi, personne n’aime souffrir, on prend vite un antalgique et, quand c’est grave, on demande vite d’être soulagé. Tout le monde sans exception.

Pierre nous donne la réponse : nous sommes guéris parce que, dit-il, s’il « a souffert pour nous », « il nous a montré le chemin, afin que nous marchions sur ses traces ». Pierre est en train de nous dire que le Mal qui a crucifié Jésus à un bois infamant, un vulgaire poteau d’exécution, n’a pu l’empêcher de transformer l’ignominie en occasion de salut. De même, uni à la Passion de Jésus, le chrétien qui traverse l’épreuve de la souffrance est invité à s’unir au Christ, par la prière et la vie sacramentelle, afin de transformer le face à face de l’épreuve en occasion de servir et de témoigner du Christ. Il n’est plus seul dans son corps, dans ses chairs, dans ses membres souffrants, dans sa solitude de malade : il est pour le Seigneur, tourné vers lui, occupé à reproduire sur terre, sur ce lit de douleurs, l’image du Christ. Cela n’est possible qu’avec les secours de la vie sacramentelle. Paul le dit : « ensevelis avec lui dans la mort », nous sommes régénérés par sa grâce en ce monde et par la résurrection en l’autre.

Jésus a ouvert aux hommes la voie de la vie éternelle au moment même où il perdait sa propre vie. Sa mort par martyre n’a pas mis fin à son témoignage, le Père ne l’a pas permis, ni n’est resté un simple exemple parmi d’autres exemples sublimes d’hommes héroïques. Sa mort a été ensevelie dans sa Résurrection, qui a fait éclater la justice de Dieu : « Hommes d’Israël, écoutez ces paroles. Jésus le Nazaréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous », dit Pierre devant la foule, Ac 2, 22. La vie divine s’est répandue et continue de se répandre dans les membres du corps du Christ par le canal de son humanité sainte. Par la grâce de la prière d’intercession aucune souffrance désormais n’est abandonnée au hasard. Toutes les souffrances sont incorporées au Christ, que le patient le croie ou non. Il n’en n’est pas une qui ne soit sous le regard du Christ, pas une qu’il ne veuille fondre dans le feu de sa charité, pas une qu’il ne veuille transfigurer dans la lumière de la résurrection. Le patient peut bien mourir ignorant de son Dieu, occupé seulement à souffrir le moins possible, son épreuve et sa mort concernent au plus au point son Créateur, qui « ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il vive ». Cette volonté de salut est en Dieu indéracinable, elle correspond à sa miséricorde, qui est éternelle et infinie.

C’est cela que rappelle le sacrifice de la Croix. Il n’est pas un simple moment de l’Histoire, et ne signe pas seulement la fin d’une vie ; désormais, dans la lumière de la résurrection, le sacrifice de Jésus attire tout à lui, pour le fondre en l’unique charité. Aucune souffrance n’est dispersée au vent de l’absurde.

Pierre dit bien « afin que nous marchions sur ses traces ». Une dynamique est soulevée, qui n’est rien d’autre que le chemin de la pâque. Pierre nous dit que Celui qui n’a pas commis de faute, en qui ne s’est trouvé aucun mal, qui n’a pas répondu aux menaces par une justice vindicative, a eu ce génie du cœur de s’en remettre à Celui qui juge avec justice. Nous-mêmes sommes exhortés, dans nos souffrances les plus intimes, devant le malheur, à nous en remettre à Celui qui juge avec justice. Si Dieu l’a fait dans la chair, alors que « c’était nos péchés sur le bois qu’il portait », et nos idées de meurtre dont il était victime, nous devons nous aussi, disciples du Christ, nous laisser entraîner dans cette Oblation sublime. Au lieu de laisser le poids de la souffrance, physique ou morale, retomber sur soi de tout son poids d’absurdité, jusqu’à vous écraser, le chrétien est exhorté à offrir sa vie souffrante au Seigneur, pour s’en trouver allégé. Une souffrance offerte est beaucoup moins lourde qu’une souffrance gardée pour soi, parce qu’alors elle vous enferme dans l’angoisse, le sentiment d’inutilité, voire d’absurdité. Il faudra que les soins soient posés, que le docteur fasse ce qu’il a à faire, certes, mais le patient qui s’unit à la passion de jésus, trouve en lui un compagnon de route, et dans ce compagnon de fortune le maître de la vie, Celui a dit : « Je suis la résurrection ». Le rapport de forces est changé.

Le chrétien est aussi invité à offrir ses souffrances en vue de la rédemption de ses frères, surtout ceux qui sont loin, par ignorance ou par péché. Si Jésus nous rachetés au prix de son sang, comme disent les Ecritures, pourquoi celui qui souffre et offre ne pourrait-il par l’offrande de son épreuve participer in Christo au rachat de ceux qui sont loin, et peuvent se perdre ? Il y a là au contraire, comme pour le sacrement de l’Eucharistie, un admirable échange, qui est la pointe la plus sublime du grand mystère de la communion des saints. L’Eglise est avant tout une famille, le Corps du Christ, ce que l’un offre dans le secret pour l’autre Dieu le voit et en tire les conséquences. Nous sommes ici dans le monde poétique de la grâce, dans le monde de Dieu, appelé Royaume par Jésus. Les séparations, qui sont le lot de ce monde spatio-temporel, n’existent plus dans ce monde de la grâce où l’Esprit est roi. Elles sont vaincues par la prière, qui peut transporter quelqu’un de son intimité propre à une autre intimité.

Seul Dieu est capable d’opérer la transformation impossible, qui veut que « morts à nos péchés », en nous laissant travailler par l’esprit de Jésus, nous « vivions pour la justice ». Lui seul est capable de nous décoller de la colère et du sentiment d’injustice qu’engendre la souffrance corporelle et morale pour nous aider à nous unir au Christ en sa Passion, porte de la vie nouvelle. La consolation de la croix est grande, définitive, infinie. Elle ne supprime pas la souffrance, certes, par un acte de magie qui ne respecterait pas l’ordre du créé, et l’économie du Temps, mais elle l’ouvre à plus grand qu’elle : à cet amour lumineux qui en ce monde nous invite à la porter en nous configurant au Christ, avant que de la détruire dans le Royaume où Dieu sera tout en tous, « essuyant toute larme de leurs yeux », Ap 7, 17 ; Ap 21, 4.

fr. Guy Touton o.p.