Un homme commence sa journée par vérifier ses mails. C’est son smartphone qui lui sert de réveil, après avoir arrêté la sonnerie il ouvre sa boite mail, parcourt les messages, va sur le service Google qui lui montre les nouvelles dans les domaines qui l’intéressent, les réactions sur ses postes sur les réseaux sociaux, les nouvelles publications sur les sites qu’il consulte régulièrement. Avant même qu’il sorte du lit (ou fasse son signe de croix), il a passé 15, 20 minutes sur Internet. Il a reçu une bonne dose d’information dont il n’a pas besoin pour deux heures à venir, mais qui travaillera son esprit. La même procédure quand il se couche. De soi, ce n’est pas inquiétant, mais le jour où il se retrouve en montagne hors réseaux pendant deux-trois jours, il sent monter en lui une inquiétude de plus en plus vive. La source n’en est pas claire, mais en descendant, il passe en premier lieu une bonne heure à rattraper les informations. Lorsque lors d’une retraite dans un monastère on lui demande de s’abstenir de l’usage de son smartphone, il sens une véritable tension.
Une femme, profession libérale, vient consulter un addictologue car jour après jour elle se retrouve devant l’écran de son ordinateur avec un jeu vidéo assez basique, somme toutes, mais pour elle ces moments (parfois longs) à poser les actes répétitifs et monotones sont presque un besoin. Elle se sent tendue quand cela ne lui est pas possible. D’un côté, elle voit l’inanité de l’occupation, elle en a un peu honte, mais elle doit s’oublier dans cette activité car là elle est comme libérée d’elle-même et surtout du monde auquel faut faire face. Ce comportement ne lui pose pas nécessairement problème, mais l’intrigue, car elle ne voit pas en quoi elle lui permet de s’épanouir ou se reposer.

Un homme d’un âge certain constate qu’il vit au rythme de consultation des sites pornographique. Cela lui prend du temps. Excite un certain appétit qu’il ne peut vraiment intégrer dans sa vie de couple. Il a envie de passer à autre chose. Il décide régulièrement d’arrêter, s’en confesse, mais rechute. D’un côté il se dit que ce n’est pas si problématique que cela, de l’autre, il est comme attiré vers ces images. Il en a une connaissance précise. Il a essayé de mettre les philtres sur son ordinateur, mais il les contourne. C’est à ce moment quand il triche avec lui-même qu’il se rend compte que son comportement n’est ni assumé, ni « assumable » ; il semble être à ses propres yeux semblable à un drogué qui fait tout pour avoir une nouvelle dose. Il se rend compte aussi que ce sont les images de plus en plus hard, dégradantes qui l’attirent. Il oscille entre le déni et l’espoir d’en sortir. Faut-il encore qu’il trouve des moyens appropriés.

Voilà trois cas tout à fait classiques et habituels que nous rencontrons dans l’accompagnement spirituel. Ils sont différents par leur nature, par les mécanismes qu’ils engagent. Ces cas – précisons le bien dès le début – ne relèvent pas nécessairement du domaine du péché. N’empêche qu’ils provoquent un vif sentiment de malaise, voire de culpabilité, qui est d’autant plus difficile à gérer, à guérir qu’il est presque impossible pour la personne de distinguer ce qui touche la vie psychologue, sociale, morale, théologale. Ce qui unit ces trois cas, c’est leur « lieu » – le virtuel. Ce lieu de soi est neutre, parfaitement ambivalent. Vous pouvez y suivre le chapelet de la grotte de Lourdes ou l’acte sexuel en ligne exécuté sur votre commande. Vous pouvez y lire la petite Thérèse ou S. Basile le Grand tout comme passer une soirée à dévorer des infos dont vous savez qu’ils sont parfaitement inintéressantes. Ce lieu pose-t-il problème ?

Oui et non. Oui, car ces nouvelles addictions s’y manifestent. Non, car leur source n’est pas en ce lieu. Le virtuel est comme une loupe grossissante qui met en évidence certains conflits mal réglés, certaines tendances mal éduquées, certains problèmes préexistants. Mais ce lieu, le virtuel, non seulement les montre, mais aussi les nourrit, les déploie. Dans toute addiction il y a des prédispositions antérieures, mais une fois les mécanismes de la dépendance se sont mis en place, l’homme répète les mêmes actes, qui lui nuisent plus ou moins gravement, dont il perd la maîtrise, et qui le restructurent. Une sorte de tumeur spirituelle, plus ou moins grande et nocive.
Une des raisons de cette importance spirituelle du virtuel, c’est l’illusion de la toute-puissance qu’il procure. Tout est immédiat, disponible. Accessible. Facile. A la fois avec toute la puissance de l’image et une illusion du non-réel.

Je m’explique. La toute-puissance de l’image et de la suggestion. Ce qui est vu travaillera notre imagination. Les images ont comme un poids qui agit en nous. Elles reviennent, stimulent et oppressent. Nous connaissons ce sentiment d’une fatigue des riens. Les infos accumulés qui vide. Les jeux qui continuent quand les yeux sont fermés, dans le demi-sommeil. L’excitation sexuelle qui n’est pas liée à une relation qui est à la fois pénible et stimulante. La toute-puissance aussi car nous avons une mainmise (illusoire) sur les événements. L’illusion d’être au cœur du monde parce que nous sommes abreuvés des informations qui accourent de partout : le train qui déraille à Kazakhstan, un couple de stars qui se sépare en Amérique, un panda accouche au zoo de Pékin – que d’événements ! Bien sûr, ils ne nous touchent pas vraiment, mais ils remplissent notre champ d’attention, et pour l’homme du virtuel – sentir, c’est vivre et il a l’impression de ne pas exister s’il ne sent pas. Notons ceci – la peur de ne pas exister si nous nous retrouvons en silence, nous allons y revenir. La toute-puissance du jeu vidéo. Les exploits, les aventures, les amitiés. Des mondes qui font rêver. Des destins et des personnalités qui se créent : je suis un homme, un elfe, une fille dragon, une impératrice d’une lointaine galactique, un mage. Chaque action que je pose produit des résultats garantis, de plus en plus puissants : avec un mouvement d’une main je dirige toute une armée. Je suis dedans et je suis dehors. A tout instant je peux recommencer : la mort n’est qu’une reprise. La toute-puissance de la pornographie. Le regard qui domine. Le monde qui existe pour moi. Je peux vivre à travers l’image des autres ce que je ne peux pas réaliser, ce qui est impossible de réaliser : la sexualité désincarné. Un grand paradoxe. Le corps réduit à l’image. Mon corps réduit au regard. La non-relation et la domination.

La toute-puissance à ma portée. Mais aussi l’illusion du non-réel. Jamais cet homme n’entrerait dans un sex-shop. Il n’en est même pas tenté, cela ne lui coûte absolument rien de ne pas les voir dans les rues. Jamais il n’irait vers une prostituée. Mais devant l’écran de l’ordinateur cette même personne se soûle avec des films ou des “tchats” vidéo. Un tel garçon jamais ne serait violent dans le réel, mais dans le virtuel il est d’une agressivité, son personnage est d’une agressivité et noirceur remarquables. C’est bien pour exorciser ou apprivoiser notre agressivité, mais quand dans les réseaux sociaux on se montre d’une grossièreté notoire, tandis que dans la « vraie » vie nous n’aurions jamais pu dire une chose pareille en face de quelqu’un, cela ne montre-t-il pas que le virtuel est considéré à la fois comme plus que réel et moins que réel ?
Ici, faisons un point très important pour notre vie spirituelle. Le virtuel n’est pas le réel, certes. Mais pour notre intériorité, pour notre imagination il l’est. Savourer un meurtre ou une scène de viol sur l’écran n’est pas anodin, cela change quelque chose en nous. Se distraire en permanence, jusqu’à devenir incapable d’une véritable attention, d’une lecture suivie, donc d’une réflexion propre, cela modifie notre manière de penser. Enfin, quand le jeu devient un échappatoire à l’impossibilité de communiquer avec de personnes réelles (cela marche aussi avec des réseaux sociaux) cela doit nous inquiéter. Disons donc que le virtuel devient problématique quand il nous porte à la non-existence. C’est-à-dire non-relation : ces femmes, ces hommes qui mettent en scène pour moi (et non pas pour un voyeur abstrait – pour moi!) leur union sexuelle sont de ce fait même exclus pour moi d’une relation véritable. Je ne peux pas les imaginer à ma table familiale. Je ne peux pas les présenter à mes enfants. Ils ne m’intéressent que comme des modèles, non pas des personnes. Et on n’entre pas dans l’amitié avec des modèles. La non-existence de la non-réflexion : les nouvelles abondent, les émotions fusent, la réflexion devient impossible. Le monde médiatique et le monde de la communication sont aux antipodes de ce qu’est la culture – ce travail paisible et patient sur soi et sur le monde afin de devenir meilleur. Si quelqu’un arrive à vivre une vraie expérience de catharsis devant le journal de 20h, faites-moi signe à la sortie de cette conférence. Après avoir fermé un bon livré, après avoir écouté un vrai concert, après avoir vu un film de qualité nous sommes plus vivants, plus hommes, plus sensibles, plus intelligents – c’est-à-dire capable de compatir, de comprendre, de penser. Les réponses toutes faites que le monde médiatique insinue se rapportent à la vraie réflexion comme le fast-food à la vraie cuisine. Fuyez le fast-food, cuisinez. Triez l’information, lisez, écoutez, regardez, pensez, refusez l’avalanche des opinions « tricatel ». Notre vie spirituelle se joue aussi dans le virtuel, ce lieu est réel sous ce rapport.

Essayons maintenant de voir un tout petit peu plus clair en quelle mesure notre vie morale s’y trouve engagée pour parler ensuite des moyens spirituels pour affronter ces comportements.
S’il s’agit d’une addiction, donc d’un comportement dont nous avons perdu la maîtrise, il est évident qu’il nous faudra reprendre la main. Un simple acte de volonté ici ne suffit pas. Ces comportements s’enracinent dans les diverses failles de notre vie psychologique, sociale, morale, il faudra donc que dans chaque domaine le travail nécessaire soit fait, quitte à consulter un addictologue si le problème persiste. Ces comportements modifient notre perception, notre manière d’agir ; il nous faudra donc reconquérir du terrain – avec patience, résolution, courage. Sans céder à la fausse culpabilité ou au désespoir, sans s’installer dans l’irresponsabilité et le déni. Pour notre vie chrétienne, l’ennemi majeur ici est précisément le désespoir, avec un sentiment d’une culpabilité, une honte ou une gêne sourde et persistante. Il faut l’affronter. Il faut nous dire que cette tristesse morbide est exactement ce que notre Ennemi cherche. Qu’il n’est pas grave de tomber, il est grave de rester ainsi. Que le Seigneur ne nous demande pas de vaincre, il nous demande de nous battre. Qu’il nous trouve sur le champ de bataille blessé ou en pleine forme, debout ou par terre – peu importe, pourvu qu’il nous trouve en train de combattre. A nous l’effort, à lui – la victoire. Ce combat spirituel nous rendra un peu plus humbles, un peu plus compatissants, un peu plus humains – ce n’est pas de trop.

Puis, d’habitude avant la chute – imaginons une journée passée sur le site porno – nous oublions le Seigneur, nous présumons de sa bonté et nous nous disons que ce n’est qu’un petit pas et que tout est rattrapable. Après la chute, la culpabilité nous saisit, la justice de Dieu nous pèse, tout semble perdu. Utilisons le stratagème inverse : avant la chute tournons-nous vers Dieu, rappelons-nous notre désir d’une vie plus intègre, plus heureuse, plus vraie, redisons-nous que Dieu n’est pas bonasse, mais qu’il veut nous voir justes et irréprochables. Ne présumons de nos forces : dans le cas d’une vraie addiction le premier pas entraîne immanquablement la rechute – nous l’avons essayé, nous le savons. Disons-nous ceci et prenons les moyens. Dans le cas de dépendance porno, parfois il suffit d’ouvrir la porte de sa chambre, d’aller marcher, de sortir avec des amis, d’aller prier dans l’église – cela n’arrange pas tout, mais la question n’est pas de tout arranger, mais de tenir dans cette situation précise et concrète. Et s’il nous arrive de tomber, ne cédons pas au désespoir : reprenons notre chemin avec confiance et simplicité. Abaissons-nous devant Dieu et invoquons sa miséricorde, allons-nous confesser, reprenons les moyens pour avancer. Car tout se joue ici dans la prise et reprise des moyens. Surtout dans leur reprise !
Dans le domaine moral, pour penser les addictions, nous disposons d’un bon outil : la notion d’un péché habitudinaire. De quoi s’agit-il. Un péché à répétition, mais plus qu’un simple vice. Un péché qui infléchit grandement le volontaire par une dépendance psychologique, physiologique, sociale. J’ai besoin à la fois de ne pas exister, fuir le monde, et de jouir de la toute-puissance (paradoxale, mais plus courant qu’on ne le pense). Et voilà que nous avons un jeune homme d’une bonne trentaine d’année qui passe ses nuits à chasser les dragons ou à cultiver les orcs dans un jeu vidéo. Sa vie « réelle » est trop pauvre, sa vie virtuelle est devenue plus qu’un passe-temps : il se désintéresse du travail, des vraies amitiés, de la vie affective réelle – la pornographie sublime ou plutôt anesthésie sa sexualité. Tension vers le non-être, fascination devant la puissance – quelque chose de démoniaque dans une bagatelle. Je ne peux plus m’en sortir seul. Un peu comme pour l’alcool – un péché habitudinaire. Au début notre volontaire est presque intègre, mais plus l’habitudinaire se met en place, plus la volonté s’aliène. Il est très facile de commencer à consommer la drogue, il est compliqué d’en sortir. Chaque acte nouveau aggrave la dépendance et pourtant nous en sommes de moins en moins responsable : notre volonté se trouve affaiblie. Il nous faut donc reconquérir le terrain.

La Reconquista de notre vie. Ici, il ne faut pas aller par quatre chemins. Deux choses fondamentales : nommer les causes, fuir les occasions. Le tout sous le regard de Dieu.
Nommer les causes. Si la fuite dans le monde du bruit d’information nous aliène, c’est qu’il faut oser affronter notre paresse spirituelle. Priez pour de vrai. Lire sérieusement. Aller voir des amis, plutôt que stagner sur les réseaux sociaux. Faire du sport au lieu des jeux vidéo. Cultiver notre vie amoureuse qui est certes dramatique, mais réelle. Le réel est difficile, le virtuel est facile. Choisissez le difficile, le dramatique. Acceptez qu’il y a les failles à combler ou à pacifier. Donc, ne méprisons pas le travail psychologique, vertueux et spirituel, inséparablement, pour guérir les causes de nos addictions.
Fuir les occasions. Il y a des combats qu’on ne gagne qu’en fuyant ! Fuyez ! Fuir les occasions. Il est plus simple quand on a des problèmes d’alcool de ne pas passer un rayon de spiritueux dans le supermarché que de s’abstenir de boire quand on est seul, fatigué, tard le soir devant un mini-bar bien rempli chez soi. On commence par vider le mini-bar. Donc, on met le réveil normal et non pas le smartphone. On s’interdit de l’utiliser trente premières minutes de la matinée et pour ce faire on le met en charge près de la porte, pour le prendre en sortant. On envoie dans la liste noire tous ceux qui vous postent des chatons et des vidéos rigolotes sur les animaux et les sketchs politiques. On étend l’ordinateur à 22h ou même à 21h30. On choisit le film qu’on va regarder. Pour la télé, la radio – mesurez. Vous verrez, dès que vous laisserez le silence s’installer dans votre maison, dans votre bureau, dans votre voiture, vos pensées referont leur apparition. Peut-être ne seront-elles fort jolies, mais ce seront les vôtres. Vous les cultiverez. Vous ferez le tri. Vous les éduquerez. Et quand ce silence parviendra jusqu’au votre cœur, la prière deviendra simple, féconde et riche.

Si nous avons le problème avec la pornographie – combien de temps par semaine passons-nous dessus ? Physiquement ? Mesurons-le – limitons l’usage. Laissons ouverte la porte de notre bureau. N’utilisons pas l’ordinateur seuls, surtout dans les moments de tristesse. Choisissons dans notre navigateur l’option « ne pas montrer les images ». Mettons un philtre. Ce qui est génial avec l’habitudinaire, c’est que nous connaissons parfaitement comment les choses s’enchaînent : nous avons parcouru cette route des centaines de fois ! Coupons aux sources. Soyons vigilants pour voir quand la tentation arrive – plus tôt on s’y prend, plus c’est efficace. Nous sommes faibles, fuyons donc et fuyons dans le bien : l’amitié, le travail, la prière, l’aide au prochain.

Je parlais déjà de la prière et de la confession. Cela semble banal, mais c’est fondamental – notre vie théologale est au cœur de notre être. Dieu est bon et puissant. Il ne s’agit pas de sous-estimer les moyens naturels (le travail psychologique, l’hygiène de vie etc.), mais se souvenir que c’est la grâce qui nous aidera à les prendre : assumer le fait qu’on a un problème et prendre rendez-vous avec un addictologue est un bel acte d’humilité portée par la foi et l’espérance ! Prions aussi pour tous ceux qui luttent, car c’est un vrai combat spirituel et donc notre sainteté à tous y est engagée.
Je terminerai par un conseil. Appelons-le « un baiser du lépreux ». Prendre soin des autres nous sort de nous-mêmes et nous guérit. Au lieu de rester planté devant votre ordinateur allez porter une soupe chaude aux clochards. Au lieu de culpabiliser avec ces histoire de pornographie, allez voir des mémés à la maison de retraite – elles sont éprouvantes, certes, mais bien plus intéressantes que les fausses images dont nous nous gavons. Au lieu de combattre les monstres virtuels, aimons notre prochain – notre cœur s’en trouvera unifié, guéri, anobli.

Annexe 1
Patrick Carnes et Robert Weis ont élaboré un questionnaire : The Sexual Addiction Screening Test. Signe des temps, il existe en deux versions : d’une part, hétérosexuelle, d’autre part, gay et bisexuelle. Il comporte 25 questions. Si le sujet répond positivement à 13, il entre dans le cadre de la sexualité addictive.
1. A-t-on abusé de vous sexuellement, pendant l’enfance et l’adolescence ?
2. Êtes-vous abonné(e) ou achetez-vous régulièrement des revues érotiques (Playboy ou Penthouse) ?
3. Vos parents ont-ils eu des problèmes sexuels ?
4. Êtes-vous souvent préoccupé(e) par des pensées sexuelles ?
5. Avez-vous le sentiment que votre comportement sexuel n’est pas normal ?
6. Est-ce que votre conjoint(e) s’inquiète ou se plaint de votre comportement sexuel ?
7. Avez-vous du mal à arrêter votre conduite sexuelle, lorsque vous savez qu’elle est inappropriée ?
8. Vous sentez-vous mal à l’aise vis-à-vis de votre comportement sexuel ?
9. Est-ce que votre comportement sexuel a causé des problèmes pour vous- même ou votre famille ?
10. Avez-vous cherché assistance pour un comportement sexuel que vous n’aimiez pas ?
11. Avez-vous eu peur que les gens apprennent votre conduite sexuelle ?
12. Avez-vous fait du mal aux autres émotionnellement par votre conduite sexuelle ?
13. Certaines de vos activités sexuelles sont-elles hors-la-loi ?
14. Vous êtes-vous promis à vous-même de cesser certains comportements sexuels ?
15. Avez-vous fait des efforts pour renoncer à certains comportements sexuels sans y réussir ?
16. Devez-vous cacher certains de vos comportements sexuels ?
17. Avez-vous essayé de cesser certains comportements sexuels ?
18. Pensez-vous que certains de vos comportements sexuels ont été dégradants ?
19. Le sexe a-t-il été pour vous une manière d’échapper à vos problèmes ?
20. Êtes-vous déprimé(e) après un rapport sexuel ?
21. Avez-vous senti le besoin de cesser certaines formes d’activité sexuelles ?
22. Est-ce que vos activités sexuelles ont perturbé votre vie familiale ?
23. Avez-vous eu des rapports sexuels avec des mineurs ?
24. Vous sentez-vous dominé(e) par vos désirs sexuels ?
25. Pensez-vous que vos désirs sexuels sont plus forts que vous ?
Si vous avez au moins 13 réponses positives, la probabilité d’être dans une conduite addictive est importante et il est nécessaire de consulter.

Annexe 2

Du Père Vincent Huby, s.j., † 1693 :
Nous ne sourions faire un plus grand dépit au Démon, que d’animer notre confiance en Dieu après nos fautes ; car ce que le Démon prétend pour lors, c’est de nous tenir dans l’abattement d’esprit qui ressemble à un petit désespoir, et qui n’est pas une seule faute, mais une continuation de plusieurs fautes. Pour renverser ce dessein du Démon, excitons-nous à la confiance, et à la plus grande confiance qu’il nous sera possible.
Pourquoi nous décourager sous prétexte que nous sommes souvent vaincus ? Le Démon, quoique mille fois vaincu, se décourage-t-il et cesse-t-il de nous attaquer tous les jours ? Il espère tout de sa malice et de notre faiblesse ; pourquoi n’espérons-nous pas tout de la bonté de Dieu et du secours de ses grâces ? Elles sont infiniment plus puissantes que toutes les tentations des démons.
Notre confiance n’est jamais dans un exercice plus parfait que quand nous nous trouvons, ou en de plus grands dangers, ou dans de plus grandes peines. Le cœur le plus abandonné à Dieu est le mieux gardé.

fr. Pavel Syssoev, op