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A – Du 13ème au 15ème siècle

A.1 / Il y a plus de 800 ans, une voix s’élevait forte et suppliante : « Seigneur, ayez pitié de votre peuple ! Que vont devenir les pécheurs ? » L’intercession venait de Castille, retentissant dans le cloître et la cathédrale d’Osma, du cœur de Domingo de Guzman, futur saint Dominique ; nous étions alors au XIIème siècle vers 1190… La Providence fera traverser les Pyrénées à cette prière, avec Domingo et son évêque Diego, et les circonstances lui donneront de se réaliser d’abord à Toulouse, dans la découverte d’une hérésie portée par les Cathares, puis notamment dans le Lauragais et le Languedoc. Et les années passaient : 1203… 1206 alors qu’ il s’était installé à Fanjeaux (vers Carsasonne), il réunira celles qui deviendront nos sœurs moniales à Prouilhe.
Dominique allait répondre à l’hérésie par la prédication, par une pauvreté mendiante, dans l’obéissance au Pape, en communion avec Rome, « in medio Ecclesiae – au sein de l’Eglise », en y sacrifiant ses forces par la chasteté volontaire, par l’édification d’une vie conventuelle, ayant déjà des frères avec lui. Nous sommes en 1215 à Toulouse et à Rome, et en décembre 1216 confirmation de l’Ordre des Prêcheurs est faite par le Pape Honorius III.
Etant déjà à Toulouse, les frères seront envoyés vers Paris en un lieu proche de la Porte Saint-Jacques d’où le surnom de Jacobins ; ils seront envoyés aussi vers Orléans, Limoges, Poitiers, mais aussi Bologne, Madrid ou Oxford. Mais voilà que manque encore Bordeaux.

A.2/ Dominique mourut en 1221 à Bologne. Dès 1221 aussi, Bayonne avait un Couvent de Frères Prêcheurs, ses religieux rayonnant jusqu’à Bordeaux ![1] L’archevêque Gérard de Malemort tint dès lors à les avoir dans sa ville. En 1230, l’Ordre des Prêcheurs s’installa à Bordeaux.
Outre le désir de l’archevêque, un bourgeois de la ville y œuvrera : Amanieu Colombi. Il donna une grande part de sa fortune pour cet établissement ; l’archevêque en fit de même. Une église à trois nefs fut bâtie, voûtée pour la moitié, bâtie près de ce qui deviendrait les Allées Tourny et les alentours de la Place des Quinconces. Elle était aussi à l’époque sur la vaste paroisse de Saint-Seurin. Trente ans plus tard, l’archevêque devenant Pierre de Roncevaux témoigna de la même générosité et consacra en 1264 ou 1265 cette église. Il demanda d’y être enterré en 1270. Parallèlement, côté laïc, Gaillard Colombi continua les bienfaits de son père. Il fut considéré par Bernard Gui, dominicain (1261-1331), chroniqueur inégalé sur cette époque, comme le fondateur effectif du couvent de Bordeaux ; Gaillard mourra en 1278.

A.3/ Malgré ces signes positifs, d’autres aspects allaient se manifester. Les relations ecclésiales parfois tendues dès ce XIIIème siècle – entre ce qu’il est convenu de nommer les séculiers et les réguliers, dont les religieux « mendiants », comme les dominicains, eurent leur importance à Bordeaux.
Ainsi, pour des questions d’argent semble-t-il, des crispations se firent jour à propos de l’inhumation dans l’église des Prêcheurs, et les donations les accompagnant. Dès 1236, déjà en signe d’apaisement, les Prêcheurs s’engagèrent à n’accorder nulle sépulture aux paroissiens de Saint-Seurin. Cependant l’archevêque ne bénit pas le cimetière des frères : il faudra que le Pape Grégoire IX leur permît de recourir à l’évêque du Comminges pour cela en cas de persistance de ce refus. Le droit de sépulture restera pendant des dizaines d’année un terrain de conflits graves.

A.4/ Dès 1233, le Pape Grégoire IX qui canonisera saint Dominique en 1234, accorde notamment au Couvent de Bordeaux la charge de poursuivre les hérétiques dans la province ecclésiastique. Les évêques n’ont pas juridiction sur les inquisiteurs. Son successeur Innocent IV confirmera cela et sans doute, le clergé séculier devant cet avantage accordé aux seuls réguliers, put en prendre ombrage. D’autant que les ressources des réguliers venaient de ceux qui les assistaient, privant peut-être pour une part les séculiers.
A Bordeaux, cette crise aura sévi de 1241 à 1252. Le Maître de l’Ordre Jean le Teutonique y mettra fin, exigeant des efforts de la part de ses frères en tout lieu : Honorez les évêques et les prélats des églises auxquels a été confie la garde du troupeau du Seigneur ; ayez pour eux le plus grand respect, afin que vous voyant vraiment humbles, ils vous soient bienveillants, vous protègent avec sécurité, et invitent leurs subordonnés à entendre de votre bouche la parole de Dieu. Attirez-les à vous par vos mérites, par vos bons exemples, et surtout, n’ayez pas la prétention d’élever votre science et votre vie au-dessus de la leur, en les traitant avec mépris..[2]

A.5/ Une autre crise eut son retentissement bordelais, celle qui opposa à Paris les Prêcheurs et l’Université quant au droit d’enseigner, question cruciale. A la récusation du droit de sépulture s’adjoignait le droit d’enseigner. Saint Thomas d’Aquin n’avait-il pas dû argumenter face à cette crise ! A Bordeaux, le Prêcheur Pons de Lesparre résistera pour faire triompher le droit d’enseigner et de prêcher pour les Prêcheurs.

A.6/ Réalité heureuse, une fois ce dernier conflit réglé, le Couvent de Bordeaux gagnera une place de choix dans la Province de Provence. En 1274, le Chapitre provincial décide de diviser sa province en six « Vicairies ». Ainsi Agen, Saint-Emilion, Orthez, Morlaas, Condom et Auch, vont être liés à celle de Bordeaux.

A.7/ Le Couvent de Bordeaux accueillit aussi des Chapitres Généraux ; dès 1277, puis en 1287 et 1324 – trois en moins d’un demi-siècle, ou dans le premier siècle de son exitstence.
1/ Le 16 mai 1277, la construction à peine achevée, le couvent était donc assez vaste pour accueillir Jean de Verceil, 6ème successeur de saint Dominique à la veille d’une mission pacificatrice entre le roi de France et celui de Castille, confiée par le Pape Jean XXII.
2/ En 1287, Munio de Zamora célébra donc un Chapitre général pour traiter à des questions touchant le Couvent Saint-Jacques de Paris. Le prieur local était Bernard de Jusic, que l’on reverra.
3/ Le 3 juin 1324, le chapitre général allait élire un successeur au Maître Hervé de Nedellec. Le président était le prieur provincial de Toulouse, Guillaume de Sebelhano, déjà quatre fois prieur conventuel de Toulouse. On y élit un Lombard, Barnabé de Verceil, alors qu’on murmurait que le Maitre pourrait être français. Ce chapitre général fut exigeant pour l’étude et les lecteurs.

A.8/ Les relations avec l’Eglise diocésaine restaient difficiles, notamment en raison des religieux éminents qui se voyaient confier des dignités dans l’Eglise directement par le Pape.
En 1327-1328, des prohibitions furent formulées à Bordeaux : défense de se confesser aux Prêcheurs, ni de se faire inhumer chez eux sous peine d’excommunication ; et les frères ne peuvent ni confesser, ni recevoir la part de casuel prévue pour des funérailles et sépultures. Toujours les mêmes problèmes !
Mais seul le Pape pouvait juger les religieux exempts, et il condamna le clergé bordelais. En Consistoire et par Bulle il demanda à ce qu’on fasse confiance aux Prêcheurs. Rétorsion du clergé et du diocèse qui n’invita plus les Prêcheurs ; exigences renouvelées du Pape à la demande du pouvoir… civil ! Les relations restent difficiles. Alors le Pape nuança ses reproches, ce qui déçut les frères (voir des annotations de manuscrits de leur bibliothèque…[3] Bref la sérénité n’est pas au rendez-vous.

A.9/ On peut aussi considérer cette histoire en pensant à des figures marquantes du Couvent. Ce qui apparait de la liste des prieurs de 1230 à 1323 rapportée par Bernard Gui, c’est d’abord deux choses :

a- Les prieurs sont des frères de la Province : En effet, ils ne proviennent pas tous de Bordeaux. Certains viennent de Bayonne, d’autres iront à Brives ou Castres, Limoges, Toulouse, Saint-Maximin ou Marseille. Les mandats en ce premier siècle ne sont pas d’une durée stable. Le priorat bordelais a cependant de l’importance ; il peut précéder le priorat provincial voire une nomination épiscopale, assez fréquente.
Il faut noter en plus que sur huit siècles, sauf au XVIème siècle et début du siècle suivant, la communauté dominicaine n’a pas connu un temps où elle aurait été comptée comme décadente. Dieu et son Eglise, nous en ont préservés ; mais nous verrons un épisode tout de même accablant…
b- Cependant, dans l’organisation du Couvent, le « lecteur » compte d’avantage que le prieur. Celui-ci sera parfois déchargé de ce service pour devenir lecteur, tâche majeure. Tout couvent est en effet une école de théologie. Pour cela un lecteur est indispensable ; si un talent en ce sens est décelé, il importe de donner au frère la possibilité de mettre cela en fonction, et de « l’absoudre de sa charge » de prieur.

c- Heureusement, on ne remarque pas les prieurs comme tels : c’est en raison de leur qualité religieuse et doctrinale qu’ils sont remarqués par Bernard Gui. La sainteté de vie est soulignée : ainsi un prieur de Bordeaux, frère Julien, second prieur annonce ainsi sa mort de mai 1250 à une pieuse bordelaise, lui annonçant aussi que le sous-prieur et d’autres frères, presque toute la communauté, le suivront : et en effet sous-prieur et onze frères mourront l’été 1250 à Bordeaux. Un prieur provincial, frère Guillaume de Syrac, vient-il à mourir ? Et la terre qui l’entoure alors est source de guérison pour le régent des études au Couvent de Bordeaux, Maître Pierre, futur troisième prieur !
Personnalité marquant demeuré un temps au couvent de Bordeaux naissant, il y a donc Pons de Lesparre. Il sera Provincial, le cinquième, inquisiteur parmi les plus zélés, sage et sagace : des remarques toujours actuelles viennent sous sa plume[4] Il reviendra mourir à Bordeaux.

Autre prieur, fr. Guillaume Raymond de La Pierre, jusqu’en 1254. Avant lui, Hugues de Malemort avait été nommé en 1250, mais élu aussitôt archevêque de Bordeaux ce qu’il refusa. Il partit plus tard fonder le Couvent de Brives, en 1263. Fr. Pierre de Valetica frère bordelais de grande dévotion et vertu refusa plusieurs fois l’évêché de Lescar, mais il est l’un des premiers auteurs ascétiques et mystiques de l’Ordre. Il a laissé plusieurs ouvrages ; et il reste fameux pour son don des miracles… Le prieur de 1258-1260 ou 1261 catalan, comme le prieur de 1260 à 1263, Guillaume Coralli furent exemplaires en vie religieuse et d’oraison. On trouvera semblables remarques à propos des frères de Bordeaux.

En 1275, Guillaume de Tonneins, fut un des frères Prêcheurs les plus éminents de son époque. Sévère, autant envers lui-même qu’envers les autres, il avait été chargé de fonctions marquantes tant par son Ordre que par le Roi de Naples et le Pape Clément IV. Prieur de Bordeaux, en 1276 le chapitre provincial d’Agen lui donna une forte pénitence pour sa sévérité excessive. Puis il partira comme prieur du couvent de Saint-Maximin nommé par le Pape Boniface VII, demandé par Charles II d’Anjou ; il mourra dans celui de Marseille (1299).

Raymond de Hunaud, prieur de 1293 à 1295 rendra à l’ordre de grands service comme Provincial, puis Vicaire de l’Ordre, remplaçant le Maitre de l’Ordre lorsque celui-ci sera créé cardinal. Il est l’une des grandes figures de la province du XIIIème siècle. Son successeur Ytier de Companhaco rayonnant de sainteté, deviendra ensuite prieur du couvent de Limoges.

Le Couvent de Bordeaux donnera aussi un Maître de l’Ordre, pas seulement un Vicaire de l’Ordre. Bernard de Jusic, né près d’Agen, étudiant à Bordeaux, entré chez les Prêcheurs, professeur dans divers couvents, fut élu prieur à Bordeaux en 1286 puis en 1292. Zélé et prudent il sera toujours en charge : prieur provincial, il sera enfin élu Maître de l’Ordre en 1301, alors que Boniface VIII avait gommé une partie des privilèges reçus de Martin V par les Prêcheurs, et qu’il espérait un autre frère, lombard. Ce fut Bernard de Jusic qui fut élu ! Il était très sévère pour lui-même, mais sérieux.

Puis vient le frère qui marque l’entrée dans un plus douloureux XIVème siècle : Arnaud de Fradet, vingt-cinquième prieur. Siècle du Grand-Schisme et de la Peste Noire, avec lui une page va se tourner. Arnaud de Fradet affronte aussi les difficultés avec les séculiers, mais l’archevêque de Bordeaux est favorable aux frères. Elu Pape sous le nom de Clément V, il restera attaché à eux. Il vint à Bordeaux où le retint la maladie. Il s’attacha la personne du prieur en 1305 lequel sera autorisé à aller en Avignon. A son tour, ce frère sera évêque à Rieux enCouserans, ville qu’il dotera d’un Couvent de Prêcheurs. Il restera attaché au Couvent de Bordeaux et la province aussi.
Un autre frère, Bernard de Milhiario (Meilhan) fut choisi en 1316 comme évêque du Comminges.
A.10 / Le premier siècle du Couvent de Bordeaux est donc à remarquer. La qualité de ses religieux, ses lecteurs, ses spirituels, ses prieurs, ses dons de multiples de frères à l’église comme évêques, voisinent avec une réelle difficulté à propos des rapports avec le clergé de Bordeaux, ce qui n’est pas le cas avec les archevêques, en général. La crispation est liée à des questions d’argent, à propos du droit de sépulture, et à des missions venant directement du Pape, le régime d’autonomie venant de cette « dispense » limitant parfois l’autorité épiscopale sur le diocèse. Le couvent est désormais établi, au sein d’un siècle difficile.
Au XIVème siècle, le Couvent des Dominicains abritait près d’une centaine de frères[5].

A.11/ On doit noter durant ces deux siècles le contexte politique éprouvant, un fond de violence civile. La Guyenne étant troublée, dévastée durant ce XIIIème siècle, calamités dues aux mercenaires, les Bandes de routiers ou les Grandes compagnies, aux baillis et sénéchaux anglais, violant les immunités accordées aux églises par les mandataires du roi d’Angleterre Henri III. Une solution n’adviendra qu’au XVème siècle, avec le roi Charles VII (1422 à 1461), lié à l’épopée de s. Jeanne d’Arc, sacré à Reims le 17 juillet 1429. Combattant les Anglais, il obtint la victoire de Castillon-la-Bataille en 1453, et met fin à la guerre de Cent Ans.
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B – Sautons vers les 17ème et 18ème siècles

B.1/ Nous retrouvons notre Communauté au XVIIème siècle, avant le nouveau couvent. Je ne parlerai pas ici du XVIème siècle ; mais vue la situation désolante du début du XVIIème, la décadence gagna…. La règle n’est plus alors suivie en bien des domaines et un religieux belge, Grégoire de Mons, observant, ayant rejoint cette communauté, l’écrivit étant alors le seul à vouloir suivre ce qui était prescrit.
Devant cette situation, révélatrice d’autre chose que de questions alimentaires par exemple, en 1614, le cardinal François de Sourdis, archevêque, écrivit au Maître de l’Ordre. A cette époque, le P. Sébastien Michaëlis avait commencé une réforme dominicaine. Le P. Secchi, Maître de l’Ordre décida alors que le Couvent de Bordeaux deviendrait Maison d’Observance.
Le prieur Guillaume Sicre fut déposé, et le P. Pierre Dumy envoyé. Il avait été prieur à Troyes, et à Saint-Jacques à Paris où il n’avait pu faire admettre la réforme. Or le couvent de Bordeaux refusa les décisions du chapitre général, le prieur ne partit point et le nouveau ne put s’installer. Fin octobre 1615, le cardinal demanda au prieur une nouvelle fois sa démission lors d’une rencontre personnelle. Mais il essuya un refus. Les frères se barricadèrent avec le P. Sicre qui les convainquit – sauf deux religieux.
La thèse du P. Bernard Peyrous[6] résume ce moment qui mérite d’être relaté pour le côté non pas tant certes choquant, mais pour son côté heureusement inimaginable de nos jours..

Le 12 novembre 1615, François de Sourdis se transporta au couvent « pour y introduire le bien de la réformation… avec beaucoup de personnes graves, ecclésiastiques et autres ». Il entra d’abord dans l’église où il pria. Puis, il fit « heurter à la porte du cloître près de la sacristie ». Personne ne répondit.
Il attendit longtemps. S’apercevant alors que les religieux se trouvaient derrière la porte, il sortit et alla à la grande porte. Il n’eut pas d’avantage de réponse. Il envoya alors, avant de passer aux actes, chercher un des Jurats pour lui prêter main-forte. On ne put le joindre. Finalement, il fit rompre la première porte. Il se trouva alors en présence de religieux qui lui dirent « plusieurs paroles insolentes », lui manifestant « leur désobéissance et rébellion ». Il les fit conduire dans les prisons royales du Château-Trompette, tout proche, sous la surveillance d’un acolyte et d’un suisse, puis ordonna qu’on rompe la seconde porte.

Il fit alors assembler le chapitre et ordonna aux religieux « de recevoir le Père Dumy pour prieur et lui obéir en cette qualité ; les exhortant à embrasser le bien de cette réforme, sinon de se retirer aux autres couvent suivant les obédiences qui leur seraient délivrées ». Mais voyant « qu’en si grande désobéissance et rébellion il pourrait survenir quelque bruit contre le Père Dumi »il lui laissa « quatre soldats du Château-Trompette… leur recommandant sa personne et celle de ses religieux, jusqu’à ce [qu’il ait] pourvu davantage à sa sûreté ».
Dans ce couvent, ainsi gardé militairement, la vie réformée ne put s’établir. Le Père Dumy et les religieux amenés avec lui essuyèrent des avanies. Il fallut en appeler au Parlement. Celui-ci désigna quatre Commissaires pour rétablir l’ordre. En vain. Aussi, le Père Dumy fit-il, une nouvelle fois, appel à Maître Secchi qui, Le 15 avril 1617, lui donna pleins pouvoirs pour expulser les religieux résistants.
Le prieur réunit une dernière fois sa communauté et fit appel à sa bonne volonté mais, sauf le Père Grégoire de Mons et un autre, tous préférèrent s’en aller. Ils se retirèrent – ou du moins une partie d’entre eux – dans un hospice que l’ordre possédait à Génissac, depuis le début du XVIème siècle, et qu’ils parvinrent à faire élever en 1627 au rang de vicariat.

B.2/ Après les heures joyeuses d’un siècle fondateur et édifiant, s’allongeaient des heures douloureuses.
Mais il faut reconnaître que les moments lumineux venaient à poindre. Le P. Gabriel Ranquet allait succéder au P. Pierre Dumy qui mourut en 1619. Lui-même appartenait à la Congrégation réformée. Il avait dirigé la maison de Toulouse. Ainsi donc arrivait la réforme de Sébastien Michaëlis. Une vie d’étude d’une rare qualité viendra ponctuer ce renouveau de l’Ordre à Bordeaux.
Le Père Souèges qui par ailleurs aura de l’influence sur la vie spirituelle des moniales dominicaines qui s’installent sur Bordeaux, confiera à propos des études thomistes de son couvent : « C’est une chose assez connue qu’il n’y a point de province dans tout l’ordre où on étudie mieux que chez les réformés ; car (…) comme on y inspire un désir plus ardent de l’observance générale des règles et que celle des étudiants porte de lire ou méditer continuellement dedans et dehors le couvent, et d’apprendre par cœur tout ce qu’on pourra pour mieux exercer la mémoire, c’est une chose toute évidente que dans l’ordre de saint Dominique, être véritablement réformé, ou pour parler plus clairement grand observateur de ses règles, et être savant, sont comme deux termes synonymes qui signifient la même chose »[7].

Ainsi donc la maison d’études, finalement rétablie sous l’impulsion de la Congrégation de la Réforme et du Maître l’Ordre, est vraiment établie en 1622 par le Chapitre général. Les matières : Ecriture sainte, Histoire ecclésiastique, langues étrangères, notamment. Et il y aura une participation à l’Université pour la chaire de théologie qui sera confiée à un frère : ainsi le P. Pierre Labat, toulousain fameux[8]; François Combefis, helléniste estimé et Jean-Baptiste Gonet, de Béziers vite perçu comme exceptionnel et qui devint le grand théologien de Bordeaux et un des plus grands en son temps. Cela engendrera une école thomiste reconnue[9].

B.3/ Si l’arrivée des frères dans Bordeaux avait tardé et si leur installation demeurait délicate ou ecclésiastiquement sensible, que dire alors de celles des Moniales dominicaines !

Parallèlement à cette restauration d’observance régulière conventuelle et d’étude, les moniales dominicaines connurent un essor tardif. « De 1576 à 1700, quarante maisons virent le jour. Bordeaux est la treizièmeet comble un vide dans la partie ouest de l’Aquitaine »[10].
Il est bon d’en parler ici, car les prêcheurs sans leurs moniales ne sont pas un organisme spirituel complet. Ce décalage temporaire entre frères et moniales fut à l’inverse de ce que saint Dominique réalisa dans ses fondations où les moniales précèdent de quelques années l’existence d’un Couvent de Prêcheurs. A Bordeaux, elles vont suivre de deux siècles !

L’archevêque François de Sourdis avait ce grand désir avant 1626. Cela put se concrétiser en novembre 1627.
Mais cette fondation fut de multiples façons une épreuve : le cardinal voulait les moniales, ce serait le Monastère de la Vierge, qui commençait avec trois sœurs professes venues de Toulouse[11].
Mais le cardinal portait seul ce désir dans son diocèse, semble-t-il. A sa mort, quelques mois plus tard en février 1628, elles l’avaient mesuré. Demeurées pauvres, isolées, non véritablement installées, peu aidées – mêmes par leur frères du Couvent devenu voisin, à cent pas du leur dès 1629, côté Piliers de Tutelle, elles durent aussi à des vocations remarquables de se maintenir.
Vingt ans plus tard, leur maison abîmée, victimes collatérales de la révolte entre le Gouverneur de la Région et le Parlement de Bordeaux, elles allèrent se réfugier à la campagne avant de déménager, après trente ans de fondations, rue des Capérans, devenue Rue des Religieuses, puis Rue Thiac[12].
Plusieurs d’entre elles moururent en odeur de sainteté, ayant laissé une empreinte dans l’histoire monastique dominicaine ; ayant vécu dans l’oraison, le silence, la solitude, l’union des cœurs.[13] Les Pères de Souèves et Jean de Réchac sont de ceux qui les auront guidées ; point d’autant plus remarquable que le chapitre général de 1622 remettant l’accent sur les études, déchargeait les frères de l’assistance auprès des moniales.
La communauté compta 36 professes à la fin du siècle, 4 novices de chœur, 7 converses, 3 tourières, 1 novice, soit 52 personnes. Au XVIIIème siècle nous comptions plutôt 30 professes et 9 converses.

B.4/ Un Tiers-ordre dominicain allait aussi naitre et se développer.

Les richesses de spiritualité chrétienne religieuse allaient se déployant à Bordeaux : que de familles religieuses et de courants spirituels alors ! Le XVIIème siècle allait aussi voir naître des grandes figures du Tiers-Ordre laïc dominicain. On ne peut développer ce point, mais il fallait le mentionner. Bordeaux se souvient de certaines d’entres elles.
1/ Marie Deymes (1651-1679), mariée à 16 ans, mondaine, elle se retira en 1670 à la campagne suite à une brouille. C’est là que l’Imitation de Jésus-Christ dans sa traduction par Corneille la convertit. Un dominicain fut son directeur spirituel, Catherine de Sienne, Sainte Rose de Lima et Henry Suso, ses personnages choisis. Fidèle de l’oraison : entre 2 puis 4 heures quotidiennes !- elle avança dans le dépouillement à la rencontre de l’Epoux ! Elle laissa une profonde trace.
2/ Bonne de Lesparre, né en 1606 en Brie, morte en 1670 en odeur de sainteté, pénitente et mystique, après une vraie conversion. Son premier champ d’apostolat fut sa famille. Son mari fut gouverneur. Investie auprès des pauvres et œuvrant pour la conversion des protestants, elle eut de l’influence sur les dames que son état officiel lui permettait de contacter.
3/ Catherine Guillermy, morte en 1677, vivant dans la présence à Dieu et malgré la maladie d’un cancer au visage qui la vit demeurer en paix.

B.5/ Puis vint la période de ce Couvent, place du Chapelet … après une période de migration

Les circonstances qui amenèrent à l’édification du couvent des Jacobins restent celles du contexte socio-politique. Des révoltes avaient secoué les années 1673 contre l’instauration du papier timbré,et 1675 contre un impôt sur le tabac et le droit de marque de la vaisselle d’étain. Les révoltes contre les impôts sont toujours les plus durement réprimées par l’autorité. Le roi pour établir son autorité décide d’élargir le glacis autour du Château-Trompette pour en faciliter la défense.
En 1678, le Couvent des Prêcheurs et plus 300 maisons sont rasés. Le remboursement se fera sur plus de cinquante ans comprenant les intérêts ; et les matériaux restent la propriété des religieux. [14]
En 1680, Vauban demandait que l’on précisât aux Prêcheurs de ne point voûter leur église ; ainsi se prémunissait-il d’une éventuelle utilisation par des canons contre la citadelle du roi. Cette recommandation fut levée, mais nuancée en 1700 par le Roi qui autorisera une voûte épaisse d’un demi-pied. Toutefois, la voûte ne fut guère solide, les pierres non plus, et avec le temps, malgré des travaux réguliers de toiture, finalement s’effondra au siècle passé[15]

Commencé en 1683, après l’achat d’un terrain le 23 avril, ce couvent ne fut vraiment achevé semble-t-il qu’en 1707 avec le clocher de l(église Notre-Dame, son clocher et deux cloîtres, comme c’était le cas dans le précédent ensemble conventuel. Entre-temps, près de trente ans s’écoulèrent. Les frères aménagèrent pour l’essentiel dans des bâtiments proches.
En 1684, est signé devant notaire le devis des travaux de maçonnerie pour ces travaux immenses, en présence de deux religieux, les Pères Cadilhon et Jean Meaupeau (le syndic du couvent) et des architectes Pierre Duplessy-Michel, ingénieur militaire, et Mathieu Labat (qui est l’entrepreneur). Le décès subit de l’architecte en juillet 1693 fera entrer sur scène un frère : Jean Fontaine, en 1694 « expert en architecture ».
Par ailleurs, le fr. André est le peintre recherché dans l’Ordre des Prêcheurs pour ce type de projet iconographique. De 1718 à 1741, frère André sera pour l’essentiel le peintre de ces grands tableaux.[16] Les frères sont déjà depuis plus de dix ans entrés en ces lieux.

Vous savez l’importance de ces bâtiments puisqu’ils vont dès lors marquer le paysage architectural bordelais.
Mieux qu’une conférence, des visites ont pu ou pourront toujours souligner la réalité dominicaine de cet édifice, l’importance régulière de l’espace ainsi ordonné, les acteurs multiples depuis l’architecture, le rôle du procureur dans le choix des matériaux et des entrepreneurs, jusqu’au programme iconographique, et tout ce qu’on pourrait nommer « immeuble par destination » : autel, retable, grilles, etc. Si heureusement et providentiellement cet espace a pu retourner à sa fonction véritable, chacun perçoit combien cette église est adaptée plus que d’autres à une forme de vie religieuse régulière, communautaire, liturgique, et peut noter son attention à l’expression humaine, notamment artistique.

On ne peut tout dire de cette communauté, mais deux nombres sont connus et des commentaires sur ceux-ci : il y a en 1695, 45 dominicains ; en 1718, 40.
La remarque mérite intérêt car la première des deux dates ne correspond pas au couvent ancien ni à celui que nous avons habité. 1695 est une période intermédiaire. Mais elle ne pas trop nuire au travail. Le nom de Jean-Baptiste Maderan vient la surplomber, élève de Jean-Baptiste Gonet, théologien célèbre.
Cette ville étant un Parlement et un des grands passages du Royaume pour les étrangers ou les autres provinciaux, il y a en réalité plus que 45 frères – notait le prieur en 1695. Beaucoup d’autres frères séjournaient donc dans le couvent ou y passaient pendant quelques jours.
Le couvent bénéficiait alors d’un statut reconnu ou d’une aura justifiée depuis plusieurs dizaines d’année en matière de d’étude et d’école thomiste.

B.6/Sous Louis XVI en 1790, l’Assemblée Nationale décréta la mise à disposition de la nation des Biens ecclésiastiques et la Société des amis de la Révolution occupa les lieux. L’église devint Temple de la Raison et Temple de l’Etre suprême. Pour un temps, la communauté dominicaine n’est donc plus à Bordeaux.
Cependant, l’église, retournée au culte catholique deviendra Eglise Saint-Dominique : elle aura été la cathédrale de Bordeaux du 15 aout 1802 au 14 juillet 1803 – puis Eglise Notre-Dame, et paroissiale, à partir du 4 mai 1803.
Le couvent pour sa part fut réquisitionné en 1797 pour entreposer des vivres de guerre. En 1883, ce fut une Ecole de Santé Militaire. C’en était fini de son lien organique avec la vie de son église Saint-Dominique, et avec la vie ecclésiale.

Quant aux dominicains, s’ils étaient partis en 1790, ils repartiraient encore en 1883 ; mais …

C – Nous retrouvons notre communauté du XIXème au XXIème siècle :

C.1/ Dans notre famille religieuse, la figure de Henri Lacordaire, du frère Henri-Dominique ou plus le Père Lacordaire vient secouer le XIXème siècle redevenant catholique missionnaire. On le voit spécialement pour notre Ordre des Prêcheurs. Avocat, prêcheur, personnalité marquante, l’abbé Lacordaire publia en 1839 un Mémoire pour le rétablissement des Frères Prêcheurs, puis il entra au noviciat dominicain à Rome.
Plus tard, le voici venant à Bordeaux du 24 novembre1841 au 11 avril 1842.
Maître en communication, toujours prêt à prendre à témoin le monde pour tout projet devenu alors difficilement contestable, sa prédication bordelaise attire notre attention.
Car chez Lacordaire, la prédication est un mot ample et grave ; elle lui donne une occasion politique, sociale à saisir ou à vérifier. Venir en province est selon lui à privilégier, car il y a là une population lettrée qui a peu entendu la Parole de Dieu.

Concrètement, il donna à Bordeaux une série de 16 conférences à la Cathédrale, du 28 novembre au 28 mars se donnant ainsi l’occasion de rencontrer beaucoup de monde dans le clergé, à commencer par l’archevêque, Mgr Donnet qui souhaitait sa venue et l’installation dominicaine. Lacordaire descendit d’ailleurs à l’archevêché, alors rue de Cheverus. Inconnu dans cette ville, il voulut rencontrer le monde socio-politique et intellectuel, afin de mieux reconquérir l’opinion publique, et celui de la jeunesse catholique, celle du petit séminaire comme celle des étudiants.
On ne peut y insister ici, mais c’est alors, le 10 avril 1842, qu’il sera vu par le futur Bienheureux Jean-Joseph Lataste, alors prénommé Alcide, né à Cadillac ; cette rencontre fortuite marquera cet enfant de 10 ans, puisque Lataste écrira au P. Lacordaire quinze plus tard, de Pau, lorsqu’il sera prêt à rentrer dans la vie religieuse. Et la réponse que lui fera le P. Lacordaire l’amènera à opter pour la vie dominicaine[17].

Les conférences seront au-delà du succès. La foule se presse : la nef est pleine et les estrades ajoutées sont aussi remplies bien avant l’heure. A la dernière, on a dit que 5000 ou 6000 personnes étaient présentes.
Les dominicains sont alors partis de Bordeaux depuis plus de 50 ans, mais Lacordaire vient d’y arriver pour les y rétablir. De ses 16 conférences, parmi celles qui satisfirent le plus Lacordaire, rien n’est écrit. L’improvisation a été complète.
On doit aussi faire mention de diverses rencontres comme celle avec Auguste Nicolas et ses Etudes philosophiques sur le christianisme qui seront publiée, préfacées par Lacordaire ; rencontre aussi que le 9 janvier 1842 : avec 2000 jeunes venus le rencontrer devant l’archevêché ; et il faut noter de la « bataille de l’habit » que Lacordaire porta lors d’un dîner chez le préfet avec l’archevêque, puis chez le premier président et le procureur général. L’habit est donc accueilli et reconnu ; c’est une victoire. Il est mentionné dans la presse ; médiatiquement, c’est gagné. Et le recteur d’académie, et les séminaristes, et la conférence saint-Vincent de Paul, et la Maison de la Miséricorde pour les jeunes filles en difficulté. La trace de la présence de Lacordaire restera plus de vingt ans après, on en parlait encore, les églises restaient plus fréquentées.

Mais quant au couvent ? L’archevêque y pensait et le voulait. Lacordaire était d’accord et l’espérait. Il avait alors huit candidats formés en Italie. Finalement, rien ne se fit ; et non plus sur Agen qui faillit être le premier couvent de la restauration dominicaine, car Lacordaire y a pensé.

C.2/ Plus tard, en 1856, le P. Souaillard étant venu à Bordeaux, une communauté (4 frères) put s’installer dans une maison rue Mouneyra, grâce à la famille de Ravignan.
Proche du Tribunal certes, éloignée du centre, cette maison ne convenait pas : un terrain fut acheté rue de la Salpêtrière, aujourd’hui rue Lhôte (près des rue Huguerie et Carrefour Tourny) et on construisit.
En 1862, chapelle et cloître sont là. Mais … en 1883, viennent les expulsions.[18]

C.3/ Peu à peu les frères reviendront à Bordeaux et rue Lhôte. Mais voici que vingt années plus tard les expulsions se renouvellent. Nous avons des rappels de ces heures dramatiques qui frappent un Vendredi-saint 1903.
Les journaux de l’époque du « Nouvelliste » ou « La Croix » du 9 avril 1903 jusqu’au 29 mai où l’audience a lieu. La population aura soutenu les frères depuis le début.
Et cependant l’expulsion a lieu le 5 juillet à 9heures.
La foule (parfois 600 personnes) aura accompagné les multiples déplacements des quatre Pères dont le P. Raynal. De correctionnelle en appel, malgré l’appui des bordelais et celui de l’archevêque alors tertiaire dominicain, le Cardinal Lecot, les dominicains seront par ruse et force expulsés de leur local rue Lhôte. Ils trouveront un temps refuge chez leur avocat, Maître Brejon, pour déjeuner notament, au 4 rue Cabriol,.
Les Dominicains reviendront… comme d’autres religieux ; ils en avaient acquis l’habitude.

C.4/ Après la 1ère Guerre Mondiale, d’autres lieux les accueilleront : d’abord, une maison importante rue Saint-Genès, face à la rue Duluc, où une chapelle fut alors bâtie, à la gauche de la maison, chapelle détruite lors de la vente de la maison.
En 1980, le chapitre provincial ayant décidé que le Couvent de Bordeaux abriterait un couvent de Formation, peu d’années plus tard, le nombre de frères devenant trop grand, se posa la question d’un déménagement vers un lieu plus apostolique où par la prédication, la liturgie, les contacts, les rencontres, la vocation dominicaine aurait à rayonner en ville. Pendant plusieurs années, des recherches se firent, des idées germèrent… Le centre-ville nous intéressait.

C.5/ Dans les années 1988-1990, sous la municipalité de M. Jacques Chaban-Delmas, l’archevêque étant le Cardinal Pierre Eyt, le prieur conventuel fr. Jean-Louis Bruguès et le syndic fr. Jean-Philippe Rey, put être discuté le lieu de la paroisse Saint-Paul d’alors, lieu accepté, déménagement et aménagement des bâtiments opérés, pour que nous puissions y demeurer.
Est-ce un clin d’œil divin ? Mais nous sommes aujourd’hui, depuis 1991-1992, dans l’église anciennement saint François-Xavier, jésuite, édifiée quelques années avant celle de Notre-Dame, bâtiment lui aussi exceptionnel qui exprime une spiritualité propre, passée dans la pierre.

Combien de personnes ont connu nos divers lieux de ces dernières dizaines d’années. Elles nous auront aussi connus via notre présence auprès de nos sœurs dont les Congrégations ont elles aussi marqué ces années ; Sœurs du Saint-Nom de Jésus au Lycée Albert le Grand, Congrégation de Béthanie à Saint-Morillon; et aussi auprès des Tertiaires tant dans la ville de Bordeaux que dans la région.

Nous ne saurions oublier les réalités directement liées à ce Couvent à l’église Saint-Paul-Les Dominicains : notamment Apostolat du Rosaire sa Direction, Bulletin « Rosaire » et Pèlerinage, groupe Mission, Jeudis de Saint-Paul, Accueil à l’église qui permet de maintenir ouverte et accueillante notre église, les Conférences, nos fidèles souvent rencontrés pour ce qui est de Bordeaux en d’autres lieux ecclésiaux (comme des lieux d’enseignement: Séminaire et Institut Pey-Berland, Paroisse Saint-Seurin, ou des Lycées) ou non (Hôpitaux, Secours Catholique), et naturellement, à notre secteur paroissial.

Notre Couvent de la Vierge du Rosaire comptant environ 25 frères est un couvent de formation, accueillant et formant les religieux, frères profès simples étudiant la Philosophie, la Théologie fondamentale, l’Ecriture sainte, le latin et le grec, au sortir du noviciat (Marseille) et avant d’aller étudier la Théologie (Toulouse).

Là comme en d’autres lieux, l’Evangile est annoncé, le Seigneur loué, honoré, prêché. Il nous y bénit comme il le fait pour chacun, depuis notre « Sainte Prédication » de Bordeaux.

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[1] Revue Historique de Bordeaux, Aux origines de la vie Dominicaine à Bordeaux, M. TH. Porte, pp.147-165 – 1956, Juillet-Septembre.
[2] 1246, Maître Jean le Teutonique, Lettre après le Chapitre général de Paris.
[3] Revue Historique de Bordeaux, 1956 La Vie dominicaines à Bordeaux p.155-156
[4] Ibid. p 160.
[5] Bernard Peyrous, La réforme catholique à Bordeaux (1600-1719) t.1 « Recherche et travaux historiques sur le Sud-Ouest de la France, VII, p.33.
[6] Bernard Peyrous, La réforme catholique à Bordeaux (1600-1719) t.1 « Recherche et travaux historiques sur le Sud-Ouest de la France, VII, p.394-395.
[7] Bernard Peyrous, La réforme catholique à Bordeaux (1600-1719) t.1 « Recherche et travaux historiques sur le Sud-Ouest de la France, VII, -p.396
[8] … non pas le frère parisien Jean-Baptiste qui ira vers les Antilles et y deviendra vicaire apostolique et inventaire d’une méthode pour fabriquer le rhum.
[9] Bernard Peyrous, La réforme catholique à Bordeaux (1600-1719) t.2 « Recherche et travaux historiques sur le Sud-Ouest de la France, VII, p794-797.
[10] Bernard Peyrous, La réforme catholique à Bordeaux (1600-1719) t.1 « Recherche et travaux historiques sur le Sud-Ouest de la France, VII, p491.
[11] La fondation du Monastère de la Vierge à Bordeaux au XVIIème siècle, M. Porte, pp.37-59 – Revue Historique de Bordeaux et de la Gironde, 1955.
[12] L’emplacement fut ensuite l’établissement pour les sourdes-muettes.
[13] Nicolas Rodolfi, Maître de l’Ordre, caractérisant la vie spirituelle dominicaine par ces quatre piliers.
[14] Historique de l’Eglise Notre-Dame de Bordeaux, par MP. Roudié, chargé de recherches au CNRS, mai 1972.
[15]Sa restauration dans les années 1975-1983 aura presque annoncé celle de toute la ville de Bordeaux qui depuis plus de dix ans fait la joie des bordelais autant que des visiteurs.

[16] Bernard Peyrous, La réforme catholique à Bordeaux (1600-1719) t.2 « Recherche et travaux historiques sur le Sud-Ouest de la France, VII, 838.
[17] Jean-Marie Gueullette, « Ces femmes qui étaient mes sœurs… » Vie du Père Lataste, apôtre des prisons (1832-1869), Les éditions du Cerf, 2008, p.23.
[18] Bernard Peyrous, « La prédication de Lacordaire à Bordeaux en 1841 et 1842 », cf Lacordaire, son pay, ses amis et la liberté des ordres religieux, sous la direction de Guy Bedouelle « Histoire » Les éditions du Cerf, 1991. pp.119-138.

fr. Hugues-François Rovarino, op