La porte salutaire
La porte salutaire
Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Jésus se dirige vers Jérusalem, ville où il souffrira sa passion, sur la route, une personne anonyme lui pose la question sur le salut : «Seigneur, n’y aura -t-il que peu de gens à être sauvés » ? Des questions relatives au salut ou à la vie éternelle faisaient partie des préoccupations quotidiennes des juifs. Jésus répond : Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Efforcez-vous, c’est-à-dire, luttez. Voici exprimée toute la condition du disciple : lutter, mener le bon combat.
La référence à la porte est significative dans les récits bibliques. Dans le livre d’Isaïe ainsi que celui d’apocalypse, il est dit que les justes entreront par les portes de Jérusalem. Le psalmiste quant à lui souligne la préférence de Dieu pour les portes de Sion, les quelles s’opposent aux portes de la mort. Dans les évangiles, Jésus récapitule car c’est en lui que s’accomplissent les écritures, le juste accède au salut en passant par la porte, une seule, la vraie. Dans l’évangile de saint Jean, Jésus s’identifie avec la porte par laquelle doivent entrer ses brebis. Passer par la porte étroite, c’est donc suivre Jésus.
Choisir la porte étroite, c’est opter pour l’évangile et ses exigences. La position de l’église, ferme, déterminante sur certaines questions éthiques telles que le commencement et la fin de la vie, l’avortement et l’euthanasie, le sacrement du mariage, ce que le Pape Benoît XVI a appelé les valeurs non négociables, et qui souvent suscitent des réactions non moins hostiles de par le monde, montre bien qu’il est difficile d’emprunter la porte étroite. Jésus n’a pas tort d’insister, efforcez-vous
L’appel de Jésus à choisir la porte étroite, c’est une convocation à nous engager pour faire triompher la vie sur les forces de mort. Nous sommes appelés à faire des choix qui sont parfois exigeants et à contre-courant de ce que prône le monde. Choisir de passer par le Christ, c’est emprunter un chemin qui parfois nous déconcerte. ! La porte étroite implique des difficultés à rencontrer sur le chemin de la vie en Jésus Christ. Le fait que cette porte est à la fois unique et étroite montre bien que le salut en Jésus-Christ requiert un engagement à fond et une grande détermination.
Ceux qui ont choisi la porte étroite ne sont pas nécessairement ceux qui ont mangé et bu avec Jésus. Ceux qui marchent sur le chemin du salut et qui font un maximum d’effort pour vivre de l’évangile, comprennent, comme Jésus l’ indiquer que le salut est une question trop sérieuse pour le confier à des spéculations ou à des probabilités. A la question posée sur le nombre des sauvés, Jésus ne donne aucun chiffre. Dieu n’accepte pas de laisser quelques-uns se perdre. Il veut que tous aient le temps de se convertir. On viendra de l’Orient et de l’Occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Cherchez à entrer. Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, si du dehors on se met à frapper en disant Seigneur ouvre-nous, il pourra répondre, je ne sais pas d’où vous êtes.
C’est terrible de penser que ce maître de maison tourne le dos à ceux qui sont restés dehors. Pour accéder au festin du royaume, il ne suffit pas de dire nous avons mangé et bu devant toi, et c’est sur nos places que tu as enseigné. Non, ce serait se contenter d’une relation tout à fait superficielle. Car, si le Christ donne le salut, encore faut-il le recevoir et l’accueillir! Et c’est en passant par la porte étroite que l’on s’efforce de ne pas perdre ce que Dieu nous a donné en son Fils. Jésus nous encourage d’oser nous exposer à cette rencontre de Dieu dans notre vie. Se laisser rejoindre par Dieu en profondeur, en abandonnant le superficiel pour laisser place à une relation en vérité avec Dieu.
Nous sommes tous invités à prendre part au festin éternel. Entrée libre et gratuite. Tous les hommes sont appelés à vivre avec Dieu. Avec patience et foi, efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Avant que le maître de maison ne se lève et ferme la porte
Il y a bien lieu de se demander, pourquoi une porte étroite, un passage resserré ? Plus clairement, pourquoi préférer une porte étroite à une large porte? Dans la situation de la porte large, le visiteur ne se pose aucune question en franchissant la porte. Inutile de changer de position, inutile aussi de quitter quoi que ce soit de ce que l’on porte ou transporte. Tout passe sans même y prêter attention. Une porte étroite par contre oblige à passer avec certains calculs. Faut-il se débarrasser de quelques encombrements ? Comment la franchir au mieux ? Quelques inquiétudes voire quelques angoisses peuvent accompagner le passage. Ailleurs, Jésus a raison d’affirmer qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
Dans cet appel à passer par la porte étroite, il y a vraiment un désir de changement qu’il faut s’imposer pour pénétrer dans ce lieu. Et ce lieu est celui de la vie. Il y a nous savons bien d’autres portes, d’autres chemins plus faciles et plus séduisants. Ceux qui s’y embarquent finissent fort malheureusement par découvrir que ces chemins débouchent sur le vide. Grande est la palette de ce qui avilit l’homme. Elle est étroite la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie. Ayons plutôt les yeux fixés sur celui qui nous dit je suis la porte, Une seule porte et non plusieurs. N’ayons pas peur de nous engager à sa suite.
Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, c’est reconnaître le temps du salut et ne pas laisser passer l’occasion de l’accueillir. Seront sauvés ceux qui emprunteront la porte étroite, c’est-à-dire ceux qui viendront à Jésus sans craindre le jour du jugement mais plutôt attiré par le désir du salut. Il est encore temps d’opter pour cette porte étroite, la porte du sacrifice et du renoncement mais c’est aussi la porte du ciel, celle du paradis à laquelle ouvrent l’amour de Dieu et l’amour du prochain.