Une rencontre unique avec le Christ ressuscité !

par | 3 avril 2016

Frère Pierre-Alain Malphettes

Une rencontre à nulle autre pareille avec le Christ ressuscité

fr. Pierre-Alain Malphettes, o.p.  –  Dimanche de la Miséricorde

«Ce qui s’offre à nous, aujourd’hui, dans ce récit, à travers la figure du disciple Thomas, est un appel à une rencontre à nulle autre pareille avec le Christ ressuscité. Cette rencontre à nulle autre pareille provoque joie et paix dans le cœur de Thomas, et dans le cœur des autres disciples et aussi entre tous les disciples ; et de ce fait, elle augmente.

Et c’est le témoignage de cette joie et de cette paix que ces mêmes disciples ont transmis jusqu’à aujourd’hui, avec la même vérité, avec la même force, avec la même efficacité. Elle prend sa source dans la miséricorde du Père. Joie et paix leur viennent, nous viennent, de la présence de Jésus ressuscité. « Il est la au milieu de nous » ce matin, par la grâce du sacrement de l’Eucharistie.

« Nous avons vu le seigneur » rapportent les disciples à Thomas, qui n’était pas là. Et celui­ci n’en croit pas ses oreilles ! Il ne faudrait pas croire que cela a été plus facile aux disciples de croire que cela ne l’est pour nous. Ils n’étaient pas moins pécheurs que nous ne le sommes. Mais ils voulaient suivre le Christ, et eux non plus ne savaient pas trop où cela les mènerait.

Thomas exige des preuves.

Il veut toucher du doigt que Jésus est vraiment mort pour lui. Comme nous le voulons nous aussi. La joie et la paix viennent du pardon des péchés, accordé par le Père, par la mort de son Fils, et manifesté par sa Résurrection. Les disciples ne peuvent exercer avec fruit ce ministère de la réconciliation que Jésus leur confère, avec le don de l’Esprit Saint, que si – eux­mêmes­ en sont les

Passer de l’incrédulité, à la Foi, c’est cela : Voir ce que Jésus fait en nous. Reconnaître que la joie et la paix viennent de là. La relation à nulle autre pareille que Jésus établit avec Thomas, et par conséquent avec chacun de nous, vient de là: il est mort pour moi ; et sa mort pour moi me donne Joie et Paix car elle découle de son pardon et de sa miséricorde.

Comme Pascal le fait dire au Christ : « C’est pour toi que j’ai versé telle goutte de sang ».Et Thomas vérifie que celui avec lequel il a parcouru les routes de la Galilée, c’est bien celui qui est là. C’est le même, même si quelque chose a changé en lui. Sa chair n’obéit plus aux mêmes conditions d’existence, de temps et d’espace qui sont les nôtres, mais c’est une vraie chair, une vraie chair, un vrai corps humain, mais transfiguré par la Vie éternelle du Père et son Amour. Cette chair nouvelle du Christ conserve mystérieusement, mais réellement, les cicatrices des blessures que Jésus a subi : Le poids de nos péchés ! Effacé le péché d’Adam! Effacé nos péchés dans le corps du Ressuscité ! Du moins dans sa trace de mort. Il n’en reste plus que la trace d’amour miséricordieux qu’en conserve le corps glorieux du Christ ressuscité.

Et c’est à ses plaies que Thomas reconnaît Jésus ; car ses plaies, ce que Thomas en voit dans le corps glorieux du Christ, ce qu’il en perçoit, ce qu’il en comprend, entre en résonance profonde avec ce qu’il sait de sa condition pécheresse. Ses plaies lui parlent. Elles lui disent quelque chose. Il se reconnaît pécheur, mais pardonné dans le Christ ressuscité.

C’est là qu’il voit que Jésus est mort pour lui : Source de joie, source de paix ! La mort est bien morte puisque Jésus est vivant et qu’il sera toujours avec nous.

Et Thomas s’émerveille devant le rétablissement de la relation des origines; entre Dieu et l’homme en Adam ! Mais il y a beaucoup plus que cela car, en réalité, ce n’est pas un simple rétablissement de la pure beauté des origines ; ce n’est pas un retour à la beauté initiale de l’homme avant le péché d’Adam. Mais c’est un embellissement de cette beauté première.

Qui l’aurait cru ? C’est une beauté nouvelle, à nulle autre pareille…inconnue jusque là, que je porte imprimée dans la chair de mon existence de baptisé. Beauté qui est réactivée et qui grandit chaque fois que je célèbre le sacrement de l’Eucharistie et le sacrement de la Réconciliation.

Ce qui est imprimée en moi, d’une manière indélébile, c’est la trace, à nulle autre pareille, que le Christ de Miséricorde a déposé en moi, par sa mort pour moi, et que je reçois dans sa résurrection : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ».

Pour en donner une image accessible : c’est un peu ­comme parfois­ ces vieux époux, qui auront œuvré, avec patience et détermination, toute leur vie, pour aimer leur conjoint et qui finissent par se ressembler. Chacun aura porté dans sa propre chair le combat de l’autre.

Ainsi portons­-nous nous-­mêmes cette image du Christ, à nulle autre pareille. Le Christ aura lutté pour moi, en moi avec ses mains et son cœur ; et je finis par lui ressembler.

Tombons à genoux, mes frères, et disons avec Thomas : « MON SEIGNEUR ET MON DIEU »

Amen !

fr. Pierre-Alain Malphettes, op

Frère Pierre-Alain Malphettes

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