Notre acte d’espérance !

par | 5 avril 2017

Fr Hughes-François Rovarino

Notre acte d’espérance !

 

« Ta parole, Seigneur, est vérité et ta loi, délivrance ». Sidrac, Misac et Abdénago l’ont expérimenté (Dn 3). La liturgie pourrait faire retentir à l’envi comme une béatitude cette jubilation : « Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance ». Ainsi Sidrac, Misac et Abdénago ont pu de leurs yeux constater l’effet surnaturel de leur persévérance sur le cœur de Nabucodonosor.

Voilà ce qui vient illuminer une vie, encourager une prière, dilater un cœur. Le Seigneur accorde sa miséricorde pour forger la persévérance, celle qui rime avec l’espérance, car unie à elle, cette vertu divine, théologale, lui aura donné toute sa stature.

Rarement, reconnaissons-le, il nous est donné de poser un acte d’espérance, plein, surnaturel, et pourtant, allant de soi comme s’il nous était familier.

Voici le temps favorable pour le faire. Sidrac, Misac et Abdénago nous en montrent l’exemple. L’occasion vient à eux. Elle devient une épreuve. Ils ne détournent pas la tête. Ils livrent leur vie. Et la fécondité est au rendez-vous : conversion obtenue, liberté enracinée, louange au Seigneur partagée.

C’est un programme ! Nous constatons qu’il a été expérimenté, testé pour nous à Babylone ! Et le Christ Jésus vint l’enraciner à Jérusalem, l’illuminer mieux encore par sa grâce. « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » (Jn 8). La liberté de Sidrac, Misac et Abdénago devient plus sûre que jamais, fruit de la grâce répandue en nos cœurs ! Jésus le rappela à ceux des juifs qui croyaient en lui, mais croyant tout en demeurant interrogatifs.

Accueillons aujourd’hui ce programme de liberté, avec cette confiance radicale et la persévérance que dilate l’espérance. Car telle est notre foi, et tel aussi est notre besoin – reconnaissons-le !

Comment ne pas vouloir être aujourd’hui conforté à Bordeaux, Marseille, ou ailleurs, sur ce terrain des choix éclairés par la liberté chrétienne. Cette vérité du Christ qui rend libre, et qui  est celle de la charité. D’autres que moi ont su en faire comme une devise : « la charité de la vérité » (caritas veritatis, fr. Hyacinthe-Marie Cormier, op). Elle est à réaliser par tous, à manifester par tous, à prier par tous.  Et que les Nabucodonosors actuels, princes ou non, peu ou mal croyants de notre temps, puissent bénéficier de la charité de cette liberté. L’entendre, s’y convertir, la reconnaître, la vivre. Ainsi pouvons-nous être comme une bénédiction incarnée !

 

Voilà notre acte d’espérance ; et que lorsqu’il nous fait la charité de cette liberté, à notre tour, Dieu nous voie toujours heureux de courir à son rendez-vous ! Et d’y persévérer – sous le regard de Notre-Dame.

fr. Hugues-François Rovarino, op

Fr Hughes-François Rovarino

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