S. Dominique : de misère à la miséricorde

par | 20 mai 2017

Frère Pavel Syssoev

« Aucun d’entre eux n’était dans la misère » disent les Actes des Apôtres. Et pourquoi ? Parce que les croyants déposaient tout ce qu’ils avaient aux pieds des apôtres.

La vie dominicaine commence par ce qu’un jeune homme dépose tout ce qu’il a aux pieds de la Prédication qu’il désire rejoindre. « Que demandez-vous ? » – « La miséricorde de Dieu est la vôtre ». Pour demander la miséricorde, il faut reconnaître sa misère. Mais cela ne suffit pas ! Demander la miséricorde signifie aussi professer sa foi : il y a quelque chose d’infiniment plus puissant que notre pauvreté ou notre péché. Il s’agit de confesser sa foi en Dieu qui est plus grand que notre cœur, et qui nous aime.

Cette demande exprime la vocation dominicaine. La misère plus grand de l’homme, la plus radicale est de vivre sans amour. Désirer d’aimer, être incapable de le faire. Nous avons besoin que Dieu lui-même vienne briser ces barres de fer qui nous enferment dans nos ténèbres.

C’est pour cela que Dieu nous a envoyé son Verbe. C’est pour cela que son Verbe s’est fait chair. C’est pour cela qu’il entre librement dans la Passion et dans notre mort. C’est pour cela qu’au matin de Pâques, sa Résurrection crée un monde nouveau, celui où aucun d’entre nous n’est plus voué à la misère car sa miséricorde s’étend d’âge en âge.

« Aucun d’entre eux n’était dans la misère » parce que l’amour de Dieu nous a sauvés. Le Verbe de Die prend notre nature et la transforme en gloire. Voilà le cœur de la prédication : le Verbe de Dieu épouse la misère de l’homme pour introduire l’homme dans la vie même de Dieu.

Et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ! Déposons à ses pieds tout ce qui alourdit notre vie. Consacrons-lui nos paroles, nos pensées et nos actes. Laissons le Verbe de Dieu épouser notre pauvre parole – elle sera alors la prédication de sa miséricorde. Nul ne sera alors dans la misère. 

fr. Pavel Syssoev, op

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