N’ayez pas peur de ceux qui tuent le corps

par | 29 juillet 2016

Frère Pavel Syssoev

Messe in memoria du P. Jacques Hamel et pour les chrétiens persécutés. Mémoire de sainte Marthe.
Introduction:
Marthe accueille Jésus dans sa maison. Cet accueil transformera sa vie. Elle verra ressusciter son frère Lazare, en confessant que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. Elle découvrira qu’en Jésus la mort devient le passage vers la Résurrection. C’est ce que nous célébrons dans chaque Eucharistie. C’est ce que le P. Jacques Hamel a scellé dans son sang de martyr, en célébrant la sainte messe. C’est ce que vivent au quotidien tant de nos frères chrétiens persécutés. Nous prierons aujourd’hui tout particulièrement pour eux. Puisse la miséricorde de Dieu nous envelopper tous dans ces saints mystères.
Sermon:
Notre cœur est exposé à la haine, il est tourné vers la mort. Comme Lazare, nous sommes enveloppés par les ténèbres. Les événements tragiques de ces jours nous le rappellent avec une cruauté saisissante : sans une vive lumière du Christ, même l’évocation de Dieu, reste mortifère. C’est quand on se convertit au Christ, comme le dit S. Paul, que le voile tombe. En lui, et en lui seul, nulle part ailleurs, nous découvrons que Dieu est amour. Que ce n’est pas nous qui l’avons aimé en premier, c’est lui qui nous a aimé, il nous a donné son Fils, et c’est celui qui proclame que Jésus est Fils de Dieu, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Il n’y a pas d’autre Nom sous le ciel par lequel nous pouvons être sauvés. Pas d’autre révélation, pas d’autre parole, pas d’autre prophétie qui pourrait nous donner la vie, sinon Jésus, le Verbe fait chair, Dieu fait homme, le seul qui peut dire en vérité « Je suis la Résurrection et la Vie ».
«N’ayez pas peur, – nous dit-il, – ce ceux qui tuent le corps, mais ne sauraient tuer l’âme. Craignez plutôt celui qui peut perdre dans la géhenne à la fois l’âme et le corps. » (Mt 10, 28) Le P. Jacques Hamel a été sauvagement assassiné. Tant et tant de nos frères dans le Christ souffrent, luttent, meurent quotidiennement ; perdent leurs biens, leur patrie, leur vie mêmes. Ils n’ont pour eux rien d’autre que cette parole du Christ : « Celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra ». Puissions-nous aussi les suivre dans leur fidélité et les soutenir dans leur lutte. N’ayons pas peur de ceux qui tuent le corps ; craignons plutôt le mensonge, la lâcheté, le double discours, la poursuite mesquine des intérêts politiques, la haine nourrie par l’ignorance et les ténèbres. Craignons ceux qui empoisonnent et tuent les âmes. Qui nous protégera du père de mensonge, de l’homicide des origines ? Celui qui est la résurrection et la vie. Tant que nous refusons sa présence, sa lumière, sa seigneurie dans notre vie, notre cœur, notre vie, notre pays resteront exposés à la mort et à la décomposition. Puisse le sang des martyrs nous ramener à l’unique nécessaire : le Christ, notre Sauveur, Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, la Résurrection et la Vie.

fr. Pavel Syssoev, op

Frère Pavel Syssoev

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