Être prêt à accueillir le Christ, Jésus qui vient

par | 29 novembre 2010

Frère Antoine Tingba

Être prêt à accueillir le Christ, Jésus qui vient
La vague de froid de cette semaine annonce un temps d’hiver assez rude. Il faut bien se préparer à entrer dans la saison. Dommage, les arbres finissent par perdre leurs feuilles qui embellissaient si bien nos rues et nos avenues. Heureusement, selon les estimations médiatiques de fin de semaine, à Bordeaux, 400.000 ampoules sont prêtes à scintiller à Noël, l’illumination et les décorations ont pris place dans notre ville. Les préparatifs aussi. Tout se prépare dans la joie en vue d’une joie plus grande.
Au cœur de tout ceci, aujourd’hui nous entrons dans la période de l’Avent. Le temps de l’Avent nous met face au défi de nous préparer à la venue du Christ, maintenant et à la fin des temps.
L’évangile de ce dimanche, premier dimanche de l’avent, nous fait rejoindre les disciples à qui Jésus parlait  de sa venue. Notez que Jésus s’adresse à ses disciples, c’est-à-dire, ceux qui entendent sa parole et qui sont prêts à le suivre. Notez également que dans cette adresse de Jésus, l’accent est  mis sur l’imprévu total du moment où cette venue se produira.
Jésus dépeint le temps où  viendra le fils de l’homme, c’est-à-dire, le Messie, en le comparant à ce qui s’est passé du temps de Noé. « L’avènement du Fils de l’homme ressemblera à ce qui s’est passé à l’époque de Noé », dit Jésus. A cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a tous engloutis : tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme».
Depuis l’époque de Noé, même bien au-delà de ce temps, Dieu agit dans l’histoire des hommes. Aujourd’hui encore, Dieu n’a cessé d’agir. Ce n’est pas vain, lorsque Jésus fait allusion, au temps de Noé, en parlant de l’avènement du fils de l’homme.
Le déluge marque bien la fin d’un temps. Un temps de récréation, un temps de grande distraction où les gens mangeaient, buvaient et se mariaient ne se doutant de rien. Un temps de la douce folie. Ils ne  se doutaient de rien, malgré les avertissements de Noé. Ils avaient ainsi refusé l’ordre voulu par Dieu. Telle peut être la situation des gens qui ne savent pas trop où ils en sont. Ils se trouvent dans un quotidien inchangé. Et le vrai bonheur reste caché à leurs yeux bien qu’à portée de leurs mains. En effet, le manger, le boire, la façon de se marier ou de divorcer, peuvent se transformer trop vite  en somnifères pour la foi, ou même devenir un opium pour apaiser la douleur ou l’inquiétude face à l’avenir.
Il a fallu à Noé un temps assez long pour construire l’Arche. Il lui a fallu du temps pour la planification, beaucoup de temps de travail de construction, mais aussi beaucoup de moqueries et railleries venant de la part de ses adversaires.
Contrairement à la longueur du temps qu’il a fallu à Noé pour construire l’Arche, le déluge a été rapide, les pluies et les inondations ont été soudaines. A l’exception de Noé et de sa famille qui entrèrent dans l’Arche, tous ont été surpris et engloutis.
La mort peut survenir comme un voleur dans la nuit.   Tel un imprévu, elle s’abat sur ceux qui ne sont pas près. Mais pour ceux qui restent près de Dieu et l’écoutent, même les événements les plus inattendus peuvent être acceptés avec sérénité.
Jésus donne deux autres exemples pour illustrer sa venue :
Deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l’une est prise, l’autre laissée.
Oui, soyons prêts pour l’avènement du fils de l’homme. Etre prêt pour être pris  avec Lui. Sa venue inaugure le salut. Il viendra un jour ordinaire. Un jour comme n’importe quel autre jour. Il peut venir à tout moment, un jour de travail, un jour de multiples occupations, … le jour de prédilection.
Qui dit mieux, l’avenir de l’humanité est pour nous très mystérieux et nous ne pouvons le déduire de l’observation. C’est dans la foi au Christ seul qui nous le révèle que nous pouvons le connaître et en faire l’objet de notre espérance.
Celui qui parle aux disciples est plus grand que Noé. Jésus, le fils de l’homme, est le Messie. Le fils du Dieu vivant. Il n’est pas un étranger, un inconnu dont on peut redouter la venue. Il est notre familier, le fils de l’homme. Il est celui que nous avons vu de nos yeux,  que nous avons contemplé,  que nos mains ont touché. Il est là, présent dans l’eucharistie.
Sans aucun doute, Il viendra lui-même, le Christ Jésus, l’unique Fils de Dieu au jour choisi par Dieu, jour pour lequel l’histoire terrestre de l’humanité se termine pour se poursuivre dans le royaume éternel de Dieu pour ceux qui auront accepté de l’accueillir.
Ne nous trompons pas. Jésus est déjà venu. Lui qui était de condition divine, le Christ Jésus, il  s’est anéantit,  prenant la condition de serviteur et devenant semblable aux hommes. Il est venu, il est passé de ce monde à son Père, il reviendra dans la gloire.
Durant le temps de l’Avent, nous sommes sans cesse invités à la vigilance, car le Seigneur vient… L’Eglise attend le retour dans la gloire de son époux et se prépare dans la prière et par l’exercice d’une charité toujours inventive à cet avènement.
Nous tenir prêt, c’est entrer dans l’espérance de la rencontre. Notre mission est de proclamer notre espérance face à la fragilité de ce monde, et au cœur même de notre fragilité. Mais les signes des temps, les signes d’un avenir possible sur lequel nous pouvons appuyer notre espérance, font-ils le poids au cœur de la lourdeur de l’inquiétude du moment ?
Et s’il venait cet après-midi, Sommes-nous prêts ? Il n’y a pas de meilleur jour que le temps présent d’aujourd’hui  pour être prêt.
Le temps de l’avent, c’est une période  d’attente dans la joie. Notre joie sera dans sa plénitude, si nous sommes prêts à accueillir  Jésus qui vient à notre rencontre, à l’occurrence, la rencontre de  l’homme avec son Dieu, du disciple avec le Maître. Prêt à l’accueillir, qu’’il vienne le soir ou au milieu de la nuit, au chant du coq ou le matin, de peur qu’il n’arrive à l’improviste et ne nous trouve en train de dormir.
L’année liturgique redémarre avec ce premier dimanche de l’avent. Ainsi, dans notre vie de foi, le Seigneur nous met en mouvement.
Donne-nous Seigneur l’espérance. Que nous soyons prêts à t’accueillir dans notre vie. Rends-nous capables à  discerner l’œuvre de Dieu en nous et de comprendre le travail que tu attends de nous à chaque moment de notre vie. Amen !

fr. Antoine Tingba, op

Frère Antoine Tingba

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