Adorer Dieu, vénérer Marie
Adorer. Vénérer. Deux actes différents.
Nous n’adorons que Dieu. L’Unique. Celui qui n’a ni commencement, ni fin. Celui qui a créé l’univers et qui le gouverne. Nous n’adorons que Dieu. L’Unique en trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint, de même substance. Nous n’adorons que Dieu, un et trine. Et quand nous nous prosternons, au pied de la crèche, devant l’enfant qui vient de naître de cette femme, c’est encore Dieu que nous adorons. Oui, nous croyons que ce petit d’homme est la deuxième personne de la Trinité qui a pris notre chair. Nous n’adorons que Dieu : Dieu qui s’est fait homme, Dieu qui a assumé notre nature humaine. Et nous vénérons, de la plus haute vénération qui soit, Marie, cette femme, cette humaine, qui a porté dans son ventre son Dieu, son créateur et son sauveur.
Marie n’est pas la source, l’origine ou bien encore le principe de la divinité de son fils. L’être qu’elle met au monde lui préexiste. Il est né avant les siècles. Il est Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le Père et par lui tout a été fait. Si Marie est nommée la mère de Dieu, ce n’est donc pas parce que son fils aurait reçu d’elle sa nature divine. Marie n’a rien de divin. Elle n’est pas une espèce de déesse. C’est pourquoi elle ne peut être adorée. Mais si elle est nommée la mère de Dieu, c’est parce que l’enfant qui a été conçu en elle est Dieu. La personne que Marie a mise au monde est une personne divine. C’est pourquoi elle est appelée proprement et en vérité la «Mère de Dieu ».
Quand nous vénérons la bienheureuse Vierge Marie comme la très sainte mère de Dieu, nous confessons ultimement la divinité de son enfant. Nous vénérons la mère et nous adorons le Fils. Nous adorons l’enfant et nous vénérons la femme qui l’a porté dans sa chair et qui, aujourd’hui, le présente au monde. Nous adorons le Roi et nous vénérons son trône.
Fr. David Perrin o.p.