C’est la vengeance de Dieu  ?

par | 5 décembre 2022

Fr. Guillaume Petit

« Soyez fort, ne craignez pas. Voici votre Dieu c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu » (Is 35, 4). Voilà un titre que l’on donne peu à Dieu : « Dieu des vengeances » (Ps 93, 1). Que comprendre avec ce titre ? La vengeance est-elle un bien ? N’est-ce pas ce même Dieu qui a limité la vengeance en demandant que soit appliquée la loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent » (Ex 21, 24), et pas plus ? N’est-ce pas encore ce même Dieu qui a dit : « Si ton frère a quelque chose contre toi, va te réconcilier avec lui » (Mt 5, 24), laissant là ton offrande devant l’autel. Qu’est-ce que c’est que cette vengeance de Dieu ?

Tout mal commis en ce monde sera puni, rétribué selon la justice. Les méchants qui semblent prospérer sur terre et qui font foisonner la corruption, la guerre et la violence, qui oppressent les pauvres et font régner la mort, tout cela est connu de Dieu et sera sanctionné. Quand il viendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, il fera paraître le mal en vérité. Nous l’avons entendu avec Isaïe, l’homme impur et l’insensé ne trouveront pas la voie sacrée (cf. Is 35, 8), c’est-à-dire la voie du Seigneur. Le mal sera châtié. C’est pourquoi nous pouvons éprouver une colère juste devant le mal commis, en sachant que la sanction de ce mal ne nous appartient pas. Se sentir en colère devant le mal qui se fait autour de nous, c’est juste ; quant à se venger, non : la vengeance appartient à Dieu (cf. Dt 32, 35 ; Rm 12, 19). Ce qui nous est demandé à nous, c’est le pardon.

Cette vengeance de Dieu, qui est juste et sainte, elle nous est donnée sous le visage de l’enfant de la crèche. Dans ce beau film, Monsieur Vincent, on voit saint Vincent de Paul rassembler autour de lui quelques dames de la bonne société pour commencer à prendre soin des plus pauvres. Se pose alors la question : ces enfants conçus en dehors du mariage et abandonnés aux portes des églises, que faut-il en faire ? Une dame se récrie : « Ce sont les enfants du péché, il faut les laisser mourir. » Pierre Fresnay, qui incarne saint Vincent de Paul, se met en colère, il tape du poing sur la table et s’écrie : « Non, madame, mais quand Dieu veut la mort de quelqu’un, c’est son Fils qu’il fait mourir ! » Cette vengeance de Dieu nous apparaît en la personne de Jésus qui attire à lui le mal du monde, le péché des hommes, pour le faire mourir sur la croix, pour qu’en retour nous soit donné à nous, pauvres pécheurs, la miséricorde divine et l’accès au ciel.

Un choix nous est donné : si nous ne voulons pas qu’au dernier jour, nos péchés parlent contre nous, que le mal commis dans le monde parle contre nous, il nous faut maintenant nous faire mendiants et pratiquants de cette miséricorde divine. Il nous faut communier à l’Enfant de la crèche qui donnera sa vie sur la croix, en demandant que nos péchés, le mal que nous-mêmes avons commis, nous soient remis. C’est ainsi que jour après jour, nous trouvons refuge sous le manteau de la Mère de toute miséricorde. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous parce que, oui, nous sommes de pauvres pécheurs. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu, maintenant parce que nous avons besoin de la grâce pour notre chemin ici-bas ; et priez pour nous, sainte Mère de Dieu, à l’heure de notre mort, pour que nous soyons trouvés non pas complices du mal mais fidèles disciples de Jésus votre Fils. Amen.

fr. Guillaume Petit

Fr. Guillaume Petit

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