Et Jésus le rendit à sa mère

par | 17 septembre 2019

Frère Pavel Syssoev

Femme, voici ton fils. Voici ta mère. Le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. Il y a un étonnant écho entre cette scène de la résurrection et la Passion de Jésus lui-même. Il y aura un autre mort hors de la ville. Il y aura une autre veuve, dont cet enfant était un fils unique. Il y aura une autre lamentation et de nouveau seront prononcé ses paroles : ne pleure pas. C’est comme si Jésus contemplait dans cette veuve de Naïm ce que vivra sa propre mère. Il est saisi de pitié pour elle, et sa main arrête le cercueil.

Contemplons un instant ce geste. Jésus stoppe la procession funèbre et la change en marche de Résurrection. Mais ce faisant, il prend sur lui notre mort. Il prend sur lui notre péché. Il prend sur lui notre douleur, pour que sa vie divine transforme ce poids immense de tristesse en lumière de la Résurrection. Il est le Fils Unique qui fait de nous des fils de Dieu. Il est le Fils de Dieu, devenu le Fils d’Eve pour que les enfants d’Eve ne soient plus soumis à la malédiction de la mort.

Il s’avança et toucha le cercueil. En ce moment, tout bascule, tout se renverse. Ce même geste nous touche dans chaque sacrement que nous célébrons. Le baptême fait des fils d’Adam des fils de Dieu. La confession relève une âme morte et la rend à la joie de sa mère qui est l’Eglise. Par l’Eucharistie que nous célébrons la Pâque de Jésus devient la nôtre : il nous saisit et nous donne sa vie. Voici mon corps livré pour vous.

Quand notre cœur s’appesantit et sombre dans la mort : par tristesse ou par frivolité, par égoïsme ou par oubli, par péché, somme toute, – espérons, appelons cette main secourable qui renversera notre descente, qui arrêtera notre cercueil, qui nous rendra à la joie de notre mère.

fr. Pavel Syssoev, op.

Frère Pavel Syssoev

Frère Pavel Syssoev