Ne couvrez pas le feu de l’Esprit ! – 1 Th 5, 19

par | 21 janvier 2021

Frère David Perrin

« Interdiction de faire des miracles le jour du sabbat ! », « Interdiction de pardonner les péchés ! », « Interdiction de se réunir pour écouter Jésus de Nazareth ! », « Interdiction de toucher un lépreux et tout autre individu impur ! »… Les pharisiens d’hier (et d’aujourd’hui) ne manquent pas d’imagination pour tenter d’étouffer le feu de l’Esprit Saint ! Mais le plus grave n’est pas là. Car les bâtons dans les roues, les interdits et les arrêtés de toute sorte ne peuvent rien contre le Seigneur. Les saints nous montrent que personne, même dans les situations les plus extrêmes, ne peut empêcher une âme de s’élever vers Dieu et d’élever le monde avec elle. Personne ne peut couper à un chrétien les ailes de l’Esprit Saint. À moins que celui-là ne se les coupe ou ne se les rogne lui-même.
Le grand risque, frères et sœurs, durant ce couvre-feu ou le prochain confinement, est de finir par éteindre nous-même la flamme de la grâce, en ne l’alimentant pas. D’où cette question aussi simple qu’exigeante. Quels moyens prenons-nous, laïcs et prêtres, pour aviver notre foi, notre espérance, notre charité et aider nos frères à vivre leur vie chrétienne ? Le retour à la normale n’est pas pour demain, ni après-demain. Ne disons donc pas : « Plus tard, je reviendrais à la messe ! », « Plus tard, je m’engagerais ! », « Plus tard, je suivrais des enseignements ! », « Plus tard, j’adorerais ! »…
Beaucoup d’actes bons sont à portée de main ! Mais peut-être avons-nous la main atrophiée, comme cet homme dans l’évangile ? Il dépend de nous organiser pour venir en semaine ou le week-end à l’église. Il dépend de nous d’ouvrir un livre spirituel et de lire jusqu’au bout. Il dépend de nous de nous lever un plus tôt et d’assister aux laudes, dans notre église, ou de dire, en famille, un chapelet. Il dépend de nous d’aller écouter une conférence le week-end et de se proposer pour rendre un service dans son église, dans sa paroisse.
Si l’apôtre Paul était présent ici-même, il nous dirait comme aux chrétiens de Thessalonique : « N’éteignez pas l’Esprit ! » (1 Th 5, 19) Redoublons donc, frères et sœurs, de ferveur, de dévotion, de persévérance, dans notre prière. Faisons TOUS preuve d’inventivité et d’ardeur apostolique. La sainteté n’attend pas ! Une chose est certaine : si jamais le feu de l’Esprit est recouvert et s’il s’éteint en notre âme, ce ne sera pas la faute du gouvernement. Mais la nôtre.

 

Frère David Perrin

Frère David Perrin