On demande de nouveaux Cyril et Méthode !
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Il faut sans doute être frappé de la même stupidité qui avait ensorcelé les Galates qui s’étaient détournés du Christ pour ne pas reconnaître que l’histoire de notre continent plonge ses racines dans l’évangile. Il faut être de bien mauvaise foi pour ne pas reconnaître dans l’entreprise missionnaire des saints Cyril et Méthode une source de la foi chrétienne en Europe. Deux frères ont œuvré à l’évangélisation du monde slave et ont même composé un alphabet pour que l’Évangile fût dit et énoncé de manière recevable. Comment ne pas voir ici les sources profondes de notre culture européenne ?
L’Europe qui se détourne de l’Évangile plonge de nouveau dans le paganisme. On revient aux sacrifices humains dont on veut faire un droit fondamental. On avait renoncé à l’esclavage mais on y revient en faisant du ventre des femmes une matrice à produire des enfants à donner. On avait été marqué par la tendresse maternelle de la Vierge Marie mais on veut déboulonner ses statues. L’Évangile avait conduit à ériger universités et hôpitaux mais les unes deviennent des laboratoires idéologiques et les autres des entreprises à rentabiliser. Sans l’Évangile, que reste-t-il sinon la guerre de chacun contre tous ?
L’entreprise missionnaire de nos deux frères slaves avait apporté la lumière de la foi ; ils étaient mus par une charité plus grande ; ils étaient mus par l’amour du Christ auquel ils répondaient : « Allez, de toutes les nations, faites des disciples ; je vous envoie pauvres et petits comme des agneaux au milieu des loups ». La charité du Christ avait été plus forte que leurs craintes et ils étaient partis, comme ils pouvaient, utilisant les ressources de leur personne, de leur intelligence, ne ménageant pas leur peine.
Aujourd’hui, l’Europe s’éloigne du Christ et se tourne avec une avidité effrayante vers le paganisme mais la moisson n’est pas moins abondante qu’à leur époque. Il nous appartient d’être ces nouveaux Cyril, ces nouveaux Méthode pour donner à la foi de nouveaux enfants. Mettons-nous donc à leur école et demandons à l’Esprit-Saint de susciter parmi nous de nouveaux évangélisateurs qui irrigueront leur vie par la foi et lui permettront de produire des fruits de culture, d’art, de philosophie, de littérature pour que l’Évangile du Christ puisse être reçu aujourd’hui encore. Nous sommes des agneaux mais nous avons l’Esprit du Christ. Ne soyons donc pas de mauvaise foi, ne soyons pas terrorisés ni stupides. Que l’Esprit-Saint ouvre notre foi, notre intelligence, notre cœur pour que nous puissions partir courageusement, avec inventivité, à la conquête de notre continent et lui redire le seul nom qui compte vraiment et qui conduit à la sagesse : Jésus.
fr. Guillaume Petit
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