S. Bernard de Clairvaux – la pureté et le rythme

par | 20 août 2019

Frère Pavel Syssoev

S. Bernard de Clairvaux

La pureté et le rythme – deux aspects de l’art cistercien qui nous frappent lorsque nous entrons dans les monastères de cette grande famille à laquelle appartenait S. Bernard. La pureté et le rythme qui se dégagent de ses écrits. La pureté et le rythme dont rayonne sa vie. Rien ne doit faire obstacle à la lumière. Rien ne doit nous distraire de l’unique nécessaire. Les murs sont massifs et solides, mais c’est pour accueillir la lumière. Les mots sont précis, dépouillés et exacts – pour que l’unique Verbe puisse en faire sa demeure. La pureté d’un grand dépouillement solidement ancrée dans le sol – tels les piliers des églises, tels les fondements bibliques des écrits. La pureté d’une grande liberté – l’esprit respire l’air pur de Dieu et se réjouis de sa grande lumière. La pureté, mais aussi le rythme.

Les colonnes se succèdent pour nous mener vers le chœur, les versets de chant se suivent sans traîner pour nous guider vers le Verbe, les travaux et les jours sont posés dans un ordre – rien qui ne soit ordonné à Dieu, rien qui soit désincarné, difforme, vide, rien en vacarme, mais tout en rythme. La création vient de Dieu et s’élève vers Dieu, portée par la Sagesse du Verbe incarné, par la puissance de l’Esprit vivifiant.

La sainteté de Bernard brille de cette pureté et de ce rythme qui nous font si cruellement défaut. Pour nous, trop de superflue. Trop de fausses richesses. Trop de bruit et trop de paroles creuses. Nous sommes trop riches de nous-mêmes et trop pauvre de Dieu. Un riche entrera difficilement dans le royaume de Dieu. Qui donc peut être sauvé ? Pour Dieu tout est possible.

Puissions nous suivre S. Bernard sur cette voie, celle de la pureté et du rythme qui viennent de Dieu et qui nous mènent vers Dieu.

Frère Pavel Syssoev

Frère Pavel Syssoev