Sacré-coeur de Jésus, j’ai confiance en vous

par | 11 juin 2021

Frère David Perrin

« Domine-toi ! Écrase tes émotions… Ne laisse pas tes passions t’envahir, la pitié, la joie, la tristesse grandir en ton âme et la troubler ! Sois courageux comme le lion, impassible comme le roc, insaisissable comme le vent. Un héros ne pleure pas. Un héros n’a pas peur ! Il n’expose pas ses blessures. Il n’avoue pas sa faiblesse. Qui brisera son cœur ? Il est dur comme la pierre ! »

Est-ce là, frères et sœurs, le cœur héroïque et saint que nous adorons aujourd’hui, le sacré-cœur de notre Seigneur Jésus-Christ ? Est-ce un pareil cœur qui a sauvé les hommes ? Je ne vois, pour ma part, dans ce cœur de surhomme, rien qui ressemble à celui de notre chef et pasteur. Le cœur de Jésus n’est pas un cœur de pierre mais un cœur de chair ! C’est un cœur doux et humble, un cœur qui a tressailli de joie sous l’action de l’Esprit et qui a pleuré la mort de Lazare, un cœur compatissant qui s’est ému à la vue des foules sans bergers et qui s’est soulevé de colère à la vue des marchands du Temple, un cœur qui a admiré la foi d’une étrangère et qui s’est indigné devant l’hypocrisie des pharisiens, un cœur que la grâce de Dieu a dilaté et que la peur à Gethsémani a contracté, un cœur qui a été touché par l’amour d’une pécheresse et fouetté par l’ingratitude de ceux qu’il venait sauver, un cœur blessé mais qui a pardonné, un cœur qui s’est arrêté de battre et qui est revenu à la vie, un cœur qui a été transpercé par une lance et qui transperce la cuirasse de nos péchés.

Si Jésus avait le cœur d’un Hercule, d’un Zarathoustra, d’un Alexandre ou d’un Napoléon, je ne croirais pas en lui. Je n’ai que faire d’un héros, d’un surhomme, d’un demi-dieu, d’un conquérant ou d’un empereur. Si Jésus avait le cœur d’un Mahomet, le cœur égal et indifférent d’un bouddha ou bien encore le cœur fragile d’un doux rêveur, je ne croirais pas en lui. Le seul cœur digne de ma foi, digne de notre foi, est celui qui a prononcé les béatitudes, celui d’où le sang et l’eau ont jailli, ce cœur si pur qu’il montre, dans ses moindres frémissements, le Père. Ce cœur humain est un cœur sacré qui nous dévoile les sentiments intimes de Dieu. Il est, en effet, celui du Verbe fait chair, du Fils de Dieu qui s’est fait homme. Tout en lui est adorable. Ses joies, ses tristesses, ses souffrances car c’est par elles que le Verbe a voulu sauver les hommes et faire abonder sa grâce. C’est ce cœur et lui seul que le disciple du Christ adore en disant : « Sacré-cœur de Jésus, j’ai confiance en vous. Sacré-cœur de Jésus, j’ai confiance en vous. Sacré-cœur de Jésus, j’ai confiance en vous. »

Fr. David Perrin o.p.

 

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