Trône de gloire
Sur ce trône, quelqu’un qui avait un aspect d’un être humain.
La vision d’Ézéchiel, celle du char qui porte le Seigneur dans sa gloire, est une des plus grandioses du prophétisme biblique. Le ciel entier semble submerger le voyant saisi par cet insoutenable éclat : et je tombai la face contre terre.
Cette vision est comme un écho de celle d’Isaïe qui contemple le Seigneur dans le Temple, sur un trône grand et surélevé, avec les séraphins criant : Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l’univers. Mais pour Ezéchiel, ce n’est plus dans le Temple ! – et cela est peut-être un des traits les plus bouleversant de cette page d’Écriture.
Il est dans la terre d’exil, la terre impure, au milieu des déportés – tout marque l’échec. C’est là, dans cette vallée des larmes que Dieu se rend proche avec un éclat qui dépasse tout ce que les prophètes ont vécu jusqu’à là. Tout semble perdu, profané, anéanti – Ezéchiel verra en esprit la destruction prochaine du Temple de Jérusalem. Au cœur des ténèbres de notre infidélité, le Seigneur vient.
Il vient avec sa puissance, son éclat et avec quelque chose de nouveau : Ézéchiel contemple sur le trône comme quelqu’un ayant l’aspect d’un homme. De cette forme humaine Isaïe ne disait rien. Il parlait de la traîne du Seigneur qui remplissait le sanctuaire, mais qu’en est-il de ses traits ?
Non seulement le Seigneur accompagne son peuple en exil avec toute sa gloire, il le fait sous les traits de quelqu’un ayant l’aspect d’un homme. Et voilà le début de notre Évangile de ce jour : Le Fils de l’homme sera livré aux mains hommes, ils le tueront et le troisième jour il ressuscitera.
Dieu vient dans toute sa gloire dans l’exil de notre mort, revêtu de notre chair pour nous donner l’espoir et l’avenir. Lorsque je contemple la Croix, je contemple ce trône du Très Haut qui vient nous sauver. Et je tombai la face contre terre.
Fr. Pavel Syssoev, op.