Tu es poussière…

par | 26 février 2020

Il y en nous un vieil homme. Il est poussière, et il faut qu’il retourne à la poussière. Il est l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. Il est la volonté propre et la complicité avec le mal. Il est lâche, ce vieil homme, quand il faut tenir face au mal, mais inventif et rusé quand il faut chercher ses intérêts propres. Il y a en lui – il y a en nous ! – une complicité avec le mal : tant pis pour l’autre, pourvue que moi, j’y trouve mon compte ! Il est en nous ce vieil homme : ne pas le voir, c’est n’est pas se connaître.

Il faut qu’il devienne cendre. Il faut que le feu de l’Esprit le brûle. Ce qu’il y a en nous de ténébreux, de lourd, d’opaque doit passer par le grand feu de la Passion du Christ pour devenir lumière et vie dans sa Résurrection. Ce chemin est long, il est parfois douloureux, mais sans lui nous ne serons jamais que cendres. Et il nous faut devenir lumière. Cette lumière du Christ qui brille dans la nuit de Pâques. Cette lumière du Christ qui éclaire les hommes. Cette lumière d’une cité sur une haute montagne qui ne peut être cachée. Il faut que les hommes voient vos bonnes œuvres, et en les voyant rendent grâce à votre Père qui est aux cieux.

Est-ce une œuvre bonne que nous faisons voir ? N’est-ce pas souvent une œuvre morte, une parole morte, une vie qui n’est pas vraiment une vie que nous montrons ? Il faut que la vie de Dieu descende dans notre être de glaise pour l’animer, pour le réchauffer, pour réduire en cendres tout ce qui est faux en nous, pour nous donner une vie vraie.

Et ce, dans le secret. Dans le secret d’une prière, dans le secret de jeûne, dans le secret d’une charité discrète et efficace – c’est là, dans le secret que se tisse notre vraie vie, celle de Dieu. Comme un enfant tissé dans le sein de sa mère, notre être de résurrection se tisse dans le secret, mais pour cela il faut que la poussière retourne à la poussière. Il faut que tout ce qui n’est pas selon Dieu s’envole devant le souffle de sa face.

Tu es poussière et tu reviendras à la poussière. Notre vieil homme doit mourir, pour que le fils de la Résurrection puisse naître ! Ce chemin de Résurrection commence aujourd’hui.

Fr. Pavel Syssoev